Quel avenir pour le Champ Car ?

2007 aurait dû être l’année du renouveau du Champ Car. Avec le nouveau chassis Panoz, on nous avait prédit l’arrivée de nouveaux sponsors et de nouvelles écuries pour venir étoffer le plateau famélique des saisons précédentes.

Or à l’heure du bilan, force est de constater qu’il n’en a rien été. Une seule véritable équipe est arrivée en 2007 (PCM), Minardi Team USA ne pouvant être considérée comme une nouvelle venue puisqu’il s’agit de l’ex-CTE/HVM Racing. Et du côté des pilotes, non seulement la nouvelle mouture du Champ Car n’a attiré aucun grand nom susceptible d’intéresser les foules, mais en plus le plateau n’a été confirmé que la veille des essais de la première manche de Long Beach, au mois d’avril !

Et aujourd’hui, à l’aube de la nouvelle saison, la situation ne semble pas s’améliorer, bien au contraire.

La saison des transferts est déjà bien entamée pour la plupart des championnats majeurs (F1, Nascar, Indycar). Dans toutes ses séries, on sait déjà quels seront les principales écuries engagées et qui seront les pilotes de celles-ci, seules quelques cases restant à remplir.

Du côté du Champcar en revanche, c’est le néant complet. D’après les prévisions les plus optimistes, on ne devrait pas dépasser les 18 engagés, aucune nouvelle équipe ne semblant arriver à l’horizon. Oriol Servia vient d’être confirmé chez PKV. Graham Rahal est assuré de rester chez Newman/Haas/Lanigan et Will Power entre dans sa troisième année de contrat avec le Team Australia.

En dehors de ces trois pilotes ? Rien. Pas la moindre certitude. Paul Tracy, donné pourtant comme partant chez Forsythe, est annoncé en froid avec son équipe. Aucune confirmation non plus quant au nom du remplaçant de Sébastien Bourdais.

La situation de Tracy est emblématique. Seule véritable star du plateau, le pilote canadien a débuté en 2007 un contrat de cinq ans avec le Forsythe Racing. Mais avec une seule victoire ces deux dernières années, son équipe commence à mettre la pression. Et la venue de Dan Pettit aux commandes du team n’a rien arrangé.

C’est certes compréhensible du point de vue de l’équipe, mais sans Paul Tracy, de nombreux fans se détourneront de la série. Le Champ Car ne peut pas se permettre de perdre le Canadien, or il semble pourtant aujourd’hui que le risque est réel.

Du côté du calendrier, la course de Toronto vient de perdre son sponsor. L’absence possible de Paul Tracy n’aiderait pas non plus la vente de billets pour cette course qui se dispute dans sa ville natale. Quant au rythme des épreuves, on frôle de nouveau l’aberration : sept courses en juin/juillet, puis une par mois jusqu’en novembre, avec un trou d’un mois et demi en septembre/octobre !

Les premiers essais de 2008 n’auront lieu qu’en février, et la première course que fin avril. En n’annonçant les pilotes qu’au dernier moment, comment intéresser les sponsors potentiels ? Et quels pilotes seront encore sur le marché en avril ?

Mais le plus préoccupant reste l’absence d’un véritable plan marketing. Quand il avait sauvé le Champ Car de la faillite il y a quelques années, Kevin Kalkhoven avait annoncé un plan de cinq ans qui devait voir le championnat renaître de ses cendres. On n’en a pas vu la couleur.

En dehors des véritables fans, plus personne aujourd’hui ne connaît le Champ Car. Et l’absence de communication ne va pas aider.

Pendant l’intersaison, il est impératif de continuer à occuper l’espace. Le Champ Car, lui, fait le mort