Entrevue avec Michel Disdier


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Alors que Michel Disdier à déjà effectué deux courses dans le championnat ARCA en 2008 (Salem et Toledo), l’équipe d’US-Racing est allé à sa rencontre. Chez lui, du côté de Nice, nous avons voulu faire le point avec lui sur ces deux premières épreuves et sur ses projets futurs.

US-Racing: Quel regard portes-tu sur tes deux premières courses ?

Michel DISDIER: Suite à ces deux premières courses, où j’ai pu évaluer un peu mieux mon niveau par rapport aux autres pilotes, j’ai pu constater qu’avec un peu plus d’expérience compte tenu de la
particularité de ces courses sur ovale, je me sentais tout à fait capable à moyen
terme, de figurer plus près des avant-postes.

Tout est tellement différent par rapport aux courses sur circuit routier, gérer le
trafic, les arrêts aux stands, les drapeaux jaunes qui peuvent êtres incessants, et
ou il faut à chaque relance retrouver le rythme, ce qui n’est pas facile quand on
vous arrête tous les trois tours…

Bien sûr, je pense que sur les super-speedway,
nous aurons moins de drapeaux jaunes que nous pouvons en avoir sur des circuits
comme Salem, ou Toledo, qui sont réputés comme très difficiles, et particuliers, du
fait de leur étroitesse…

Mais aussi les communications avec mon spotter, avec qui nous formons une espèce de pilote à deux têtes. C‘est assez intéressant d’ailleurs le
rapport et la fusion de nos deux esprits où nous ne formons plus qu’un pendant toute
la course. Je pense que les pilotes de rallye comprendront de quoi je parle.
Maintenant, au dire de Todd Boswher, mes atouts sont dans la capacité à anticiper
les problèmes et notamment les accrochages, qui sont, bien entendu nombreux dans ce
type de course.

Je pense que mes années de compétitions en moto-cross, y sont pour
quelque chose, car ces courses sont à la fois très agressives où il faut toujours
anticiper, prévoir les erreurs des autres sans se laisser piéger. Aussi, les qualifications sont un atout pour moi, puisque c’est le seul moment où je me retrouve seul sur la piste, et où je peux donc totalement m’exprimer et me concentrer sur le pilotage et la meilleure trajectoire. J’ai d’ailleurs pu à chaque fois, gagner de nombreux dixièmes par apport à la séance d’essai libre, qui est toujours surchargée de trafic, et donc pas évidente pour trouver le rythme.

En conclusion, ces deux premières courses m’ont apporté déjà beaucoup d’expérience,
et je peux appréhender la suite très sereinement. Grâce aussi à ma relation avec
Todd Bowsher et son équipe en qui j’ai trouvé non seulement une équipe passionnée et
très pro, mais aussi une famille aux USA. Il me tarde maintenant, de retrouver le
chemin des courses, ce sera pour septembre…

US-R: Peux-tu nous parler de ta relation avec le Team Bowsher ?

MD: Dès le premier jour, le premier test que j’ai fait avec l’équipe de Todd Bowsher à
Toledo, j’ai senti un respect mutuel entre nous, même avant d’avoir mis mes fesses
dans la voiture, je n’ai pas senti de : « Ok c’est un Frenchie, que vient-il faire
chez nous ? etc… » Au contraire, j’ai ressenti un intérêt certain pour l’histoire
d’un Français qui se donne la peine, et travaille dur pour atteindre l’objectif de
courir en stock-car aux USA. On entend parfois que les Américains seraient
chauvins, et bien je peux vous dire que je n’ai jamais était confronté à ce genre de
sentiment depuis que je suis impliqué dans ce projet…

Bien sûr, après mes premiers tours de roues à Toledo, et du fait que ça se soit très
bien passé entre nous, nous avons senti David (mon manager) et moi, un
enthousiasme et une volonté forte de travailler tous ensemble vers le même objectif,
de me préparer au mieux avant mon entrée en NASCAR. J’ai été vraiment surpris et
honoré par tous leurs compliments et par leur sentiment que j’avais le potentiel de
vite figurer parmi les meilleurs…

Salem, ma première course sur ovale fut une journée très forte en émotions et en
événements de toutes sortes. Le départ repoussé de plus de trois heures pour cause
de pluie, les nombreux accrochages, les petits problèmes de communication radio
entre nous. Je me rappelle qu’au moment du départ dans la précipitation, je n’ai pu
boire, et pendant le premier tiers de la course, j’étais totalement déshydraté, je
demandais de l’eau lors de mon premier arrêt au stand, et personne n’a compris ce que
je voulais…

Je devais donc repartir sans avoir une goutte d’eau… Mais au final,
l’émotion et les pleurs de plusieurs membres de l’équipe, devant ce résultat et
cette 13e place pour notre première course ensemble nous a définitivement soudés.

US-R: Qu’as tu le plus appris depuis des débuts en ARCA ?

MD: Quand je regarde en arrière, je me dis que, malgré le fait que je n’ai fait que deux
courses pour l’instant, elle m’ont permis d’engranger déjà beaucoup d’expérience. Les progrès ont été rapides à chaque fois, et je peux d’ores et déjà sentir que les petites erreurs réalisées m’ont permis de comprendre beaucoup de choses. Aussi, la vitesse à laquelle je peux apprendre avec une équipe très expérimentée et surtout désireuse de me communiquer tout ce dont j’ai besoin pour progresser vite, me permet d’envisager de la meilleure des façons les prochaines courses… Avec eux je progresse vite et surtout dans le bon sens !

Quand je vois le peu de différence de temps en qualification à Toledo, où je suis à moins de trois dixièmes de Scott Speed, qui pourtant à rouler tout l’hiver pour se préparer, sans compter bien sur les milliers de kilomètres qu’il a fait en Formule 1 avec Red Bull. Tout cela me permet d’espérer un avenir radieux en stock-car. Aussi, il faut voir que nous ne disposons pas du même matériel que certaines équipes, mon châssis à 5 ans, et nous compensons cela par beaucoup de travail avec l’équipe de Todd, et aussi une bonne préparation de notre moteur Ford par Rhynes engine, qui est un très bon préparateur aux USA. Mais il faut rappeler que notre objectif pour l’instant, est d’apprendre, terminer les courses, bien sur essayer de me r’approcher des leaders, tout cela pour être prêt pour mon entrée en NASCAR, le plus tôt possible.

US-R: Que penses-tu du soutien des pilotes français en général et aux USA (Budget,
visibilité etc…)

MD: Depuis le début, dès mon premier test à Michigan avec Mario Gosselin, nous avons été
surpris de l’intérêt aussi bien des médias US, mais aussi des personnes qui
s’intéressent à la NASCAR, les dirigeants nous ont vraiment aidés et ont facilité nos
démarches pour rencontrer des équipes. Ils prouvent que la NASCAR et désireuse
d’agrandir son rayon au reste du monde, et, bien entendu, en particulier à l’Europe
où elle sait la passion que nombre d’Européens ont pour ces courses.

Par la suite, bien entendu, j’ai pu voir l’enthousiasme des fans aussi bien à Salem,
et encore plus à Toledo pour la venue d’un pilote Français dans ce type de course.
La séance de dédicaces de Toledo restera gravée dans ma mémoire, car j’ai dû signer des autographes pendant plus d’une heure. Et les gestes de soutien et d’encouragements m’ont
fortement touché et convaincu de la gentillesse et de l’intérêt du public à ma participation aux courses de stock-car.

US-R: Peux-tu nous parler de ta prochaine course ?

MD: Notre objectif cette saison est de faire encore deux ou trois courses, ainsi qu’une course sur routier, où nous espérons pouvoir très bien figurer. Même si ce genre de
voiture, n’est pas le même que j’ai pu piloter en Europe. Mais je pense quand même avoir un atout à jouer. Aussi nous voulons faire une autre course sur short track. Ce devrait être Toledo, où j’ai une revanche à prendre, car sans la pénalité de la dernière fois et avec l‘expérience que j’ai acquise sur ce circuit, je me sens tout à fait capable de rentrer dans
le top 10. Ensuite nous voulons faire une course sur un super speedway, puisque l’ARCA, suite à mes tests à Michigan et Daytona, et aussi mes deux premières courses, me donne
l’agrément pour courir sur super speedway, ce qui est déjà une autre très belle et
grande étape vers notre objectif.

US-R: Peux-tu nous en dire plus (si tu peux…) sur l’avancement de tes projets pour la
saison prochaine ?

MD: Nous avons pour l’instant trois possibilités, dont deux en NASCAR, et, bien entendu,
cela dépendra de la volonté et de l’implication des sponsors avec qui nous sommes en
discussion. Je ne veux pas griller les étapes trop vite, mais je ne veux pas non
plus perdre trop de temps, donc nous devons trouver un juste milieu…

US-R: Seras-tu présent fin novembre à la soirée US-Racing organisée à Paris ?

MD: Le mois de novembre devrait être riche en événements, négociations avec les
partenaires, tests avec plusieurs équipes, il se peut aussi que je sois à Miami pour
rencontrer beaucoup de gens. Donc je ne peux pour l’instant vous confirmer ma
présence à cet événement, que j’aimerais avec grand plaisir vivre avec vous, si je
me trouve en France à cette période. Je ferai tout mon possible en tout cas pour
être des vôtres, vous pouvez compter sur moi. Cela me permettra de remercier
toutes les personnes qui seront présentes, de tous les messages de soutien que j’ai
reçus cette saison, et de partager avec vous un moment de passion et d’amitiés.

US-R: Merci Michel et à bientôt; )

Vous pouvez suivre l’activité de Michel Disdier sur son site internet ou sur cette page qui lui est consacrée sur US-Racing.com