Malgré l’invasion des nouvelles technologies dans les différentes séries automobiles, la NASCAR faisait figure de résistante ces dernières années. D’accord, les équipes disposent de souffleries élaborées mais lorsque il s’agissait de mettre la voiture au point, le rôle du pilote devenait déterminant. En effet lui seul peut ressentir les différentes façons dont sa voiture se comporte sur la piste.
Avec l’arrivée de la COT à plein temps la saison prochaine, cette période sera « presque » révolue. Evidemment le feedback du pilote sera toujours important, mais sa contribution à la mise au point de la voiture sera lui mis, au second plan. Jack Roush déclare que la période où le pilote exprimait ce qu’il voulait pour régler un problème sur la voiture est bien loin. Désormais les machines remplissent ce rôle.
« Ils ne peuvent pas prendre de décisions depuis la voiture.« , a déclaré le patron de la Roush Fenway Racing.
Dans le passé, ses pilotes, Jamie McMurray, Greg Biffle, Matt Kenseth et David Ragan exprimaient ce qu’ils ressentaient sur la piste, un peu de sous-virage en entrée de courbe, du sur-virage au milieu de celle-ci, et demandaient de régler la compression à l’avant plus dure ou souple, de monter un autre type d’amortisseur… Maintenant comme le déclare Biffle, les ordinateurs et le « seven-post shaker rig » (le banc d’essai chassis) sont de loin plus fiables que les pilotes pour déterminer les besoins de la voiture.
Voici les explications de Biffle :
« Il se peut que quelques personnes ne le savent pas, mais ces COT tournent tout autour d’ordinateurs, d’ingénierie et de gadgets pour les faire aller. Vous avez toujours besoin d’un bon pilote, mais je ne peux pas sélectionner un ressort, une barre anti-rouli ou n’importe quoi. A Loudon on a été perturbé par la pluie, et nous avons appelé un gars au Michigan qui avait un programme de simulation afin de savoir quelle barre anti-rouli avant nous allions devoir utiliser pour la course.«
« Je me sens comme en F1. Quoique dise le banc d’essai, sur le meilleur jeu d’amortisseurs à utiliser, alors c’est juré devant Dieu que c’est celui à utiliser. J’ai juste trouvé quelque fois un jeu d’amortisseurs UN PEU meilleur, mais je ne peux pas le battre.«
Par ces déclarations nous pouvons facilement ressentir le changement infligé aux pilotes qui avaient pour habitude de donner la direction aux ingénieurs et aux mécanos dans la mise au point. Ils doivent maintenant s’incliner face aux ordinateurs et par dessus tout, avoir une totale confiance en eux. Et la difficulté est de comprendre et d’accepter qu’une machine soit plus apte que vous qui êtes au volant à déterminer ce qui est mieux pour la voiture et donc indirectement pour vous-même.
Dans le paddock, un pilote a déjà connu ce type de relations à avoir avec ses ingénieurs. Il s’agit bien entendu de Juan-Pablo Montoya. En 2007, son écurie Chip Ganassi racing ne disposait pas de banc d’essai permettant de régler le chassis, mais c’est en train de changer.
« Plus vous disposez de données, mieux vous roulez. Nous n’en avons pas encore un (de banc), mais je crois que nous sommes en train d’en acquérir.« , a déclaré le Colombien.
Avec ces nouvelles technologies, on peut légitimement se demander si l’objectif de la NASCAR qui était à l’origine de réduire les coûts ainsi que les écarts de performance entre les équipes seront atteints. En évoquant la F1 plus tôt, cette dernière phrase me rappelle les mesures prises par la FIA… Espérons que le chemin ne sois pas le même pour la NASCAR.