Peugeot aux 24 Heures du Mans : analyse d’une défaite

Peugeot a beau se montrer bon perdant à l’issue de cette 76ème édition des 24 Heures du Mans, il n’empêche que le constructeur français a de quoi être déçu de son résultat.

Arrivé très (trop ?) confiant dans la Sarthe, Peugeot est tombé sur un os : cette équipe Audi qui a su se montrer imperturbable tout au long du week-end alors que les Français se montraient fébriles et approximatifs.

Même s’il n’aura pas manqué grand-chose à Peugeot, une succession de petits détails se sont cumulés et sont venus contrecarrer la marche des 908.

Face à une équipe Audi rompue à l’exercice manceau, Peugeot n’en est qu’à sa seconde participation et cela se sent. L’équipe française a semblé hésitante dès lors qu’il s’agissait de statégie. Certaines décisions prises dans le feu de l’action ont sans doute été mal inspirées.

Un autre élément déterminant aura été le temps passé aux stands. L’Audi victorieuse y a passé au total 31 minutes. Les Peugeot n°7 et n°9 y ont quant à elles respectivement passé 41 et 46 minutes… Quant on regarde les écarts sur la ligne d’arrivée, tout ce temps perdu pèse très lourd. Autant la n°7 que la n°9 avaient de quoi franchir la ligne d’arrivée en première position, malgré tous les petits couacs rencontrés par ailleurs.

Du côté des pilotes, Audi et Peugeot se valaient sur le papier, mais là encore le constructeur allemand avait l’avantage de l’expérience. Les pilotes Peugeot n’ont pas commis de grosse erreur, en dehors de celle de Christian Klien samedi soir qui a compromis les chances de victoire de la n°9. Et Jacques Villeneuve aura perdu beaucoup trop de temps lors de son relais de nuit face à un Tom Kristensen en grande forme.

Le Canadien aura certes été gêné par les conditions de course, mais soyons honnêtes, son avance avait déjà commencé à baisser sur le sec…

Au sujet de la météo, Peugeot aura clairement été désavantagée par les conditions climatiques ce week-end. La 908 était imbattable sur le sec et elle avait signé de très bons temps sous la pluie avec des pneus intermédiaires lors des essais préliminaires il y a deux semaines. En revanche pendant la course, les conditions ont été telles qu’à partir de dimanche matin, la piste n’a jamais été franchement détrempée ou franchement sèche. Même quand il s’est arrêté de pleuvoir, la piste ne séchait pas vraiment. La Peugeot n’a jamais été à son aise dans ces conditions, au contraire de l’Audi. Et surtout elle n’a pas su adapter sa stratégie à ces conditions difficiles.

Et quant à parler du facteur chance, que penser de celle d’Audi, sortie indemne d’un accrochage somme toute violent avec la Zytek dans le dernier quart de la course ? Les 24 Heures auraient pu basculer à ce moment précis où Tom Kristensen a heurté la Zytek en lui prenant un tour. Mais la n°2 repartait sans le moindre dégât. Une victoire tient à peu de choses.

En conclusion, Peugeot aura sans doute trop misé sur la performance ce week-end. Pour gagner Le Mans, il ne suffit pas d’avoir une voiture rapide. Stratégie, consommation, humilité : autant d’éléments qui auront manqué au constructeur français, et sur lesquels il faudra impérativement travailler pour 2009.

Mais la plus grosse erreur de Peugeot ce week-end aura sans doute été d’avoir sous-estimé Audi