Daytona 500 : Des hommes, une histoire

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Dans Daytona 500, il y a tout d’abord Daytona. Ce circuit, créé par Brian France, le directeur de la NASCAR, doit représenter le monde de la NASCAR à travers tous les Etats-Unis. Ce circuit et cette série devront être indissociables, comme l’actuelle IndyCar et l’ovale d’Indianapolis. Et puis il y a 500, pour 500 miles soit 804 kilomètres ou encore 200 tours. Pourquoi 500 ? Tout simplement pour copier l’Indy 500, inutile de chercher plus loin.

Le premier Daytona 500 à lieu le 22 février 1959. Cinquante neuf voitures s’élancent pour tenter de remporter le Graal, mais en fin de course, il est clair que la victoire se jouera entre Johnny Beauchamps et Lee Petty. Les deux pilotes n’en finissent plus de se dépasser si bien qu’ils arrivent côte à côte sur la ligne d’arrivée ! Beauchamps est déclaré vainqueur mais Petty pense avoir franchi la ligne en tête et cherchera par tous les moyens à prouver sa victoire. Il obtiendra finalement gain de cause trois jours plus tard grâce à la photo d’un spectateur.

Les années 60 sont assez disputées à Daytona comme en témoignent les différents vainqueurs : Junior Johnson en 1960, puis Marvin Panch, Fireball Roberts (qui réalise le sweep cette année là), Tiny Lund, puis vient 1964 et la première victoire Richard Petty. Fred Lorenzen remporte the Great American Race en 65 alors que le King devient le premier double vainqueur de cette épreuve l’année suivante. En 1967, le légendaire Mario Andretti, venu faire une pige en NASCAR, signe une victoire resplendissante alors que Cale Yarborough s’impose lors des deux courses de Daytona un an plus tard. Son presque homonyme Lee-Roy Yarbrough lui succèdera au palmarès avant le succès de Pete Hamliton en 1970.

Le monde de la monoplace sera de nouveau victorieux en 1972 avec le succès d’A.J. Foyt, autre grande figure emblématique des monoplaces américaines. A noter que Foyt s’était déjà imposé à Daytona auparavant en 1964 et 1965 mais lors de la course de 400 miles.

Mais d’une façon générale, le début de la décennie 70 sera pour Richard Petty, qui devient le premier à conserver son titre en 1974 en plus de son succès en 1971. A cette époque, Petty avait déjà pas moins de cinq Daytona 500 à son palmarès, pourtant la concurrence était farouche notamment avec son rival de l’époque David Pearson qui collectionnait les victoires lors de la course de 400 miles. La suite de la décennie voit encore la victoire de grands champions, dans l’ordre Benny Parsons, David Pearson, Cale Yarborough, Bobby Allison, Richard Petty encore et toujours puis enfin Buddy Baker en 1980.

A noter que la victoire de David Pearson en 1976 fait suite à un crash dans le dernier tour entre ce même pilote et son rival Richard Petty. Comme aucun d’entre eux n’a voulu lâcher, cela a naturellement fini en accrochage et c’est finalement l’épave de David Pearson qui a franchie la ligne d’arrivée la première.

De même la victoire de Richard Petty en 1979 n’était pas gagnée d’avance. Cette fois-ci, Cale Yarborough et Donnie Allison se battaient pour le commandement dans le dernier tour. Comme en 76, personne n’a voulu lâcher et tout le monde a évidemment fini dans le décor. Opportuniste, Petty n’a eu qu’à résister à Darrell Waltrip et A.J. Foyt pour remporter son sixième Daytona 500. Pendant ce temps là, Allison et Yarborough ont commencé à s’expliquer. Aux quelques noms d’oiseaux succèdera finalement une bagarre légendaire entre le futur triple champion et les frères Allison puisque Bobby était venu défendre le frangin… Imaginez la folie des spectateurs américains qui suivaient le Daytona 500 pour la première fois en direct à la télévision ! La NASCAR gagnait ici ses premiers gallons vis-à-vis de son futur public.

Le début des années 80 verra le septième et dernier succès du King dans « The Great American Race » avant que Bobby Allison ne signe un nouveau succès en 1982 (il fera même le sweep cette année là). C’est d’ailleurs cette même année que les Daytona 500 deviendront la manche d’ouverture de la saison NASCAR. Suivra un doublé de Cale Yarborough avant la sensation Bill Elliott qui s’impose en 85 et 87. Geoff Bodine remporte la course en 86 pour le compte de la Hendrick Motorsports. 1988 voit la dernière victoire de Bobby Allison, vainqueur devant son fils Davey, qui s’imposera en 1992.

Darrell Waltrip, alors triple champion, inscrit son nom pour la première et dernière fois à cette fameuse course en 1989 avant le succès inattendu de Derrike Cope en 1990 qui profite de la crevaison du leader Dale Earnhardt dans le dernier tour de la course. Ernie Irvan visite la victory lane en 1991 alors que Dale Jarrett rajoute un nom mythique dans la liste des vainqueurs à Daytona deux ans plus tard. Il signera un second succès en 1996. Entre temps, Sterling Marlin devient le troisième et dernier pilote à conserver son titre aux Daytona 500.

La nouvelle terreur de la NASCAR Jeff Gordon s’impose en 1997 avec un triplé Hendrick en prime (Gordon, Terry Labonte et Ricky Craven). Mais la très grosse sensation arrive en 1998 lorsque Dale Earnhardt et ses sept titres de champion franchissent pour la première fois la ligne d’arrivée en tête dans la plus grande course de la NASCAR. Earnhardt sera félicité par tous les mécanos de toutes les écuries avant de rejoindre la victory lane.

Gordon signe son second succès en 1999 alors que Dale Jarrett remporte une troisième fois cette épreuve en l’an 2000. 2001 marque la première victoire de Michael Waltrip en NASCAR, qui plus est devant son coéquipier Dale Earnhardt Jr.. Malheureusement c’est lors de cette même course que l’Intimidator Dale Earnhardt père trouve la mort, dans le dernier virage du dernier tour. Malgré son unique succès lors de cette épreuve, le destin d’Earnhardt et du Daytona 500 sont donc définitivement liés.

En 2002, Ward Burton créé l’exploit au volant de sa Dodge de la Bill Davis Racing. Michael Waltrip profite de la pluie pour signer sa seconde victoire aux Daytona 500 alors que 2004 sera l’année de la victoire de Dale Earnhardt Jr. qui intervient trois ans jours pour jours après la mort de son illustre père.

Dernier succès de Jeff Gordon en 2005 alors que son coéquipier Jimmie Johnson, en route pour le premier de ses quatre titres consécutifs, s’adjuge le Graal en 2006. En 2007, Kevin Harvick s’impose lors d’un final de toute beauté face à un Mark Martin qui décidait de prendre une semi-retraite alors que la Penske Racing signe un doublé en 2008 avec Ryan Newman et Kurt Busch. Enfin le tenant du titre n’est autre que le champion 2003 Matt Kenseth.

Qui dit Daytona 500 dit également Gatorade Duels. Le spécialiste de ces courses de qualification était bien évidemment Dale Earnhardt avec ses douze victoires dont dix consécutives entre 1990 et 1999. Le vainqueur de l’une des Gatorade ne s’est imposé que huit fois au Daytona 500 : en 1962, Fireball Roberts est le premier à réaliser cet exploit. Il faudra attendre 1977 et Cale Yarborough pour que l’histoire se répète (ce qu’il fera aussi en 1984). Bill Elliott l’imitera en 85, tout comme Bobby Allison en 1988. Enfin plus récemment, Sterling Marlin en 95, Dale Earnhardt en 1998 et son fils en 2004 auront également réussi à remporter la plus grande course du calendrier en s’imposant lors de lors Gatorade.

Pour clore ce petit historique, il faut également préciser que la voiture du vainqueur va au musée de Daytona pendant une année.