Mais où sont donc les Américains ?

A Sao Paulo, seuls trois représentants de la bannière étoilée seront présents : Marco Andretti, Danica Patrick et Ryan Hunter-Reay. On a longtemps cru qu’il y en aurait un quatrième, tant J.-R. Hildebrand semblait proche d’un accord avec l’équipe de Dale Coyne.

Mais J.-R. s’est finalement fait souffler le volant à la dernière minute par le britannique Alex Lloyd. Peut-être le jeune pilote US aura t-il une chance de rebondir rapidement (l’accord de Lloyd avec Coyne ne porte pour l’instant que sur la manche brésilienne, et l’équipe prévoit une annonce définitive sur son line-up à Saint-Petersburg).

Toujours est-il que le champion Indy-Lights 2009 est actuellement à pied, trois mois après avoir réalisé des tests plutôt convaincants en Formule 1.

La situation de Graham Rahal est également symptomatique. Victime du retrait de MacDonald’s, sa place chez Newman-Haas-Lanigan n’a pu être reconduite. Le fils de Bobby, à qui l’on prédit pourtant un bel avenir, n’a pu trouver mieux qu’un volant pour deux courses dans l’équipe de Sarah Fisher. Difficile de parler de promotion…

La réalité est que l’IndyCar souffre d’un défaut majeur dans sa cuirasse : un cruel manque d’exposition médiatique. La signature en 2009 d’un contrat de diffusion télévisuelle avec la chaîne cablée Versus a entraîné la disparition de l’IndyCar des grandes chaînes nationales. Et sans renier l’excellent travail réalisé par la chaîne, il n’en demeure pas moins que la diffusion de Versus reste assez confidentielle. Et sans couverture TV conséquente, les annonceurs américains ne se pressent pas au portillon pour soutenir les pilotes du cru. Et bien sûr, le contrat avec Versus est un contrat à long terme…

Avec peu de pilotes américains à soutenir, le public risque lui aussi de se lasser et de déserter les gradins. Et le départ annoncé de Danica Patrick, seule véritable superstar du plateau, vers la Nascar ne va pas non plus arranger les affaires de l’IndyCar s’il se confirme.

Tout n’est cependant pas négatif :

– Avec 24 engagés pour la première manche de l’année, l’IndyCar réalise un bon score par rapport à ce que l’on voyait il y a quelques années.

– Avec Helio Castroneves, Dario Franchitti, Ryan Briscoe, ou Tony Kanaan, la série comporte toujours plusieurs têtes d’affiche à même de susciter l’intérêt de nombreux fans.

– L’IndyCar a signé un sponsor titre (IZOD) et l’Indy 500 a toujours la même aura.

– Et enfin la présence sur l’année de cinq femmes (Danica Patrick, Milka Duno, Sarah Fisher, Ana Beatriz et Simona de Silvestro) est à même de susciter la curiosité des média et du public, d’autant que tant Danica que Simona semblent en mesure de réaliser de bonnes performances.

Quoiqu’il en soit, l’hiver a été long (et sans doute difficile pour de nombreux pilotes et de nombreuses équipes) et on ne peut que se réjouir du retour en piste des monoplaces de l’IndyCar. Alors ne boudons pas notre plaisir. Ladies and gentlemen, start your engines, the show is about to begin !