Une course décisive pour l'avenir de Graham Rahal

Après deux tentatives avortées aux 500 Miles d’Indianapolis, le pilote Graham Rahal espère que ce troisième essai sera le bon. En particulier parce que son père Bobby Rahal, vainqueur de l’édition 1986, est le propriétaire de la voiture qu’il pilotera dimanche sur l’Indianapolis Motor Speedway.

Le pilote de 21 ans a débuté la saison en assurant l’intérim au sein de la Sarah Fisher Racing sur trois courses routières et son avenir après cette 94ème édition des 500 Miles est encore incertain. En attendant il profite au maximum de la situation et prend beaucoup de plaisir à travailler en famille, une situation qui son père avait pourtant voulu éviter au début de la carrière de son fils.

Sa victoire au Grand Prix de St. Petersburgh à 19 ans et 93 jours – un record pour l’IndyCar – et sa septième place au classement général la saison dernière ont logiquement poussé les observateurs à comparer Graham à son père. Les deux hommes ont d’ailleurs pas mal de points en commun.

La question que tout le monde se pose maintenant est de savoir pourquoi il a fallu attendre si longtemps pour retrouver une association entre un père et son fils à l’image de ce qu’on fait par exemple les Andretti ou les Earnhardt.

Pour Bobby Rahal, vainqueur de l’épreuve de 2004 en tant que propriétaire, les choses étaient écrites.

« Personnellement, j’ai toujours su que Graham roulerait un jour pour nous. Mais je ne pensais pas que cela allait arriver si vite, surtout l’année dernière quand les choses semblaient bien posées en Graham et la Newman Haas Racing. Quand nous avons pris cette décision avec Scott (Roembke – le GM de l’équipe) je crois que tout le monde au sein de la Team a trouvé cette idée très excitante. Tous nos gars se sont dit: ‘oulà, attention, c’est le fils du Boss que l’on va mettre dans la voiture, il faut que tout soit parfait.' »

Samedi, Graham a bouclé ses quatre tours de qualification à 225.519 mph en 2:39.6319, assez vite pour lui permettre de décrocher une place dans le Top-10. Mais cette année, la mission que s’est fixée le jeune pilote est simplement de finir la course. Pour mémoire, ses deux premiers départs aux 500 Miles d’Indianapolis s’étaient terminés par des accidents dans le redoutable virage n°4 et respectivement une 33ème et 31ème place pour seulement 91 tours bouclés.

Lors des interviews de jeudi, Graham n’a d’ailleurs pas hésité à en rire expliquant qu’il avait maintenant compris qu’il ne fallait pas essayer de dépasser dans ce virage et qu’il allait le prouver dimanche pendant la course. Pour lui, une belle prestation lors des 500 Miles pourrait rapidement se transformer en volant à plein temps pour le reste de la saison.

« Le plus dur pour moi est de devoir rester à la maison et de les regarder rouler sachant que j’ai le niveau pour me battre avec eux. C’est vraiment bon de retrouver des sensations au volant d’une monoplace. »