Le nouveau châssis au coeur du débat à Indy

Il y a quelques temps, l’IndyCar – tout comme la NASCAR d’ailleurs – vendait à ses fans le fait que n’importe quelle équipe était capable d’aligner une voiture assez performante pour gagner des courses. Mais depuis plusieurs années et encore plus cette saison, des équipes comme la Penske Racing ou la Chip Ganassi Racing dominent le championnat de la tête et des épaules pendant que des équipes se battent pour les places d’honneur.

Quelle est la solution ? Et bien pour l’IndyCar la réponse à ce problème est l’introduction d’un nouveau châssis et d’un nouveau moteur pour toutes les équipes. Nous vous avons déjà présentés les différents concepts sur US RACING, mais lors des 500 Miles d’Indianapolis, nous avons eu l’occasion de discuter de ce projet avec les pilotes et les propriétaires.

Pour Sarah Fisher, pilote et propriétaire d’une des plus petites structure du plateau c’est actuellement un sujet très « Spicy ». Pour elle le risque est de voir l’effet inverse se produire et qu’une nouvelle voiture ne creuse encore plus les écarts.

Les fans demandent également de plus en plus une évolution de ce châssis totalement hors d’âge pour une discipline que se veut dans l’élite du sport automobile mondiale. Devant cette pression, une décision officielle sera prise au mois de juin avec pour objectif une arrivée en piste dans moins de deux ans.

Bien que les équipes et les ingénieurs ne peuvent plus voir en peinture ce châssis Dallara de 2003, ils s’inquiètent de la rapidité avec laquelle il faudra gérer la nouveauté.

« Le budget est bien sûr quelque chose de très sensible pour nous tous et il faut bien trouver l’équilibre entre le spectacle que l’on veut offrir par rapport à l’investissement demandé. Pour mon équipe et de façon assez égoïste je dirais que garder ces voitures un an de plus ne fera pas de mal et permettra à certaines structures de survivre. » ajoute Fisher.

Preuve que tout n’est pas encore gagné, Roger Penske lui-même se dit sceptique quant à la vitesse de prise de décision concernant le nouveau modèle de voiture pour l’IndyCar. En particulier depuis l’apparition du concept Delta Wing au mois de février. Pour Penske, il serait plus raisonnable de retravailler avec Dallara et de faire évoluer le moteur.

Pour les autres propriétaires, cette volonté de Penske est parfaitement logique sachant que lui et son équipe ont remporté la moitié des 20 dernières courses grâce à une maîtrise quasi parfaite des réglages de ce châssis. Pour ses rivaux, Penske perdrait gros si une nouvelle voiture arrivait maintenant. D’autant plus quand il annonce que sa structure devra dépenser entre 2 et 3 millions de dollars pour basculer sur un nouveau modèle.

Pour Mike Hull, GM de la Ganassi, l’autre équipe qui domine actuellement le championnat les choses sont plus claires. Il faut vite prendre une décision pour que les équipes commencent à travailler. Pour lui les économies de budget ne doivent pas freiner le progrès.

Gil de Ferran, représentant des propriétaires au comité directeur de l’IndyCar considère lui que les différentes parties sont si loin d’un consensus qu’il semble difficile qu’une décision soit prise à temps et qu’un report est plus que probable. Mais comme la Ganassi, alors que son équipe pourrait elle aussi bénéficier d’un statut quo avec Dallara, il ne veut pas ralentir le développement de son sport. « Plus tôt nous arriverons à une décision mieux ce sera pour tout le monde. »

Concernant le projet Delta Wing, l’un de ses créateurs est présent à Indianapolis et il nous a révélé que sa voiture courra bel et bien. Si ce n’est pas avec l’IndyCar se sera ailleurs et il nous a même laissé entendre qu’un championnat spécial pourrait être créé.