600ème départ pour Jeff Gordon ce week-end

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La carrière de Jeff Gordon, c’est avant tout un mélange d’histoire et de dates clés qui resteront dans les annales de la NASCAR.

Le 15 novembre 1992, les Hooters 500 sur l’Atlanta Motor Speedway marquent le premier départ du futur quadruple champion de la NASCAR. C’est lors de cette même épreuve que le ‘King’ Richard Petty mettra un terme à sa carrière avec ses sept titres et ses 200 victoires. Depuis cette date, Jeff Gordon n’a jamais manqué une course dans la division reine de la NASCAR, appelée Winston Cup à l’époque.

Mais avant d’intégrer la Cup, Gordon a fait ses armes dans ce que l’on appelait la NASCAR Busch Series (Nationwide). Il dispute sa première saison quasi complète en 1991 (titre de rookie de l’année) ainsi que la saison 1992 qu’il clôt en quatrième position au championnat avec trois victoires. Il pilotait à cette époque pour la Bill Davis Racing.

Pour ses débuts en Winston Cup, Gordon signe un gros contrat avec Rick Hendrick. Dès sa première course, il pilotera la Chevrolet n°24 avec son célèbre sponsor DuPont. En 1993, Gordon prend part à sa première saison complète et à ses premiers Daytona 500. Tout le talent de Jeff se met alors encore en évidence : il remporte sa Gatorade Duel et termine cinquième de ses premiers Daytona 500. Une entrée en matière fracassante.

S’il ne gagne pas cette année là, la Chevrolet n°24 se classe sept fois dans le top-5 et onze fois dans le top-10. Il termine quatorzième du championnat (ainsi que meilleur rookie) et ne fera jamais moins bien. Preuve de son immense régularité, il terminera toutes ses saisons dans le top-10 si l’on excepte cette saison de rookie et la saison 2005 où il rate les playoffs (onzième).

1994 sera la première grande année de Jeff Gordon puisque c’est celle de sa première victoire. Et quelle victoire puisque le pilote Hendrick ne trouve rien de mieux que de signer son premier succès en carrière à Charlotte lors des Coca-Cola 600. Visiblement fan des circuits mythiques, Gordon s’adjuge également les Brickyard 400 sur l’Indianapolis Motor Speedway qui font leur apparition au calendrier.

1995 est l’année du premier titre de Jeff Gordon. Sept victoires, dix-sept top-5, vingt-trois top-10, une victoire à Darlington, une autre à Daytona lors de la course de 400 miles sans oublier de beaux succès à Dover et Bristol (premier d’une série de quatre lors de cette date), la machine à gagner est en marche. Le grand Dale Earnhardt doit s’avouer vaincu.

37 points : c’est ce qui empêche le pilote de la Chevrolet n°24 de signer le doublé en 1996. Le titre est pour Terry Labonte en cette année avec deux victoires. Ridicule face aux dix succès de Gordon, mais ce dernier a connu énormément de déboires en début de saison et ne parviendra jamais à rattraper son retard. Vingt-et-un top-5 tout de même en trente-et-une courses.

En 1997, le pilote Hendrick ne commet pas la même erreur et remporte son premier Daytona 500 à l’âge de 25 ans, six mois et 12 jours le 16 février 1997. Neuf autres succès complèteront l’année de Gordon dont le Coca-Cola 600 et les Southern 500. Il remporte également la première course de Fontana et s’impose à Watkins Glen pour le premier de ses six succès consécutifs sur un circuit routier.

Rebelote en 1998 avec un troisième titre du haut de ses treize victoires (record de l’ère moderne). Entre Sonoma et Darlington, il signe sept succès en neuf courses et colle 364 points à Mark Martin, son dauphin au championnat.

La réussite de Gordon est aussi l’œuvre d’un crew chief pas comme les autres : Ray Evernham. Le duo était tout simplement ce qui se faisait de mieux lors de la fin des années 1990 et la recherche de la perfection (et même parfois au-delà) était à tous les niveaux. La concurrence n’était pourtant pas ridicule : Dale Earnhardt, Mark Martin, Dale Jarrett, Terry et Bobby Labonte, Rusty Wallace, Jeff Burton, tous ont plus ou moins plié face à cet insolent duo qui prendra fin au terme de l’année 1999. Gordon ne termine que sixième du championnat cette année là malgré sept succès dont le Daytona 500.

En 2000, il est associé à Robbie Loomis et signe sa cinquantième victoire en carrière à Talladega. Seulement trois victoires et neuvième du championnat. 2001 sera la dernière année de titre pour Gordon avec sa troisième victoire à Indianapolis ainsi qu’au Kansas pour la manche inaugurale.

Malheureusement les années 2000 ne seront pas les années Gordon. Le départ de Ray Evernham ainsi que le divorce avec sa compagne auront raison de ses performances, certes excellentes mais bien loin de ce qu’il produisait dans le passé. Il devient également propriétaire en Sprint Cup avec l’aide de Rick Hendrick pour la venue de Jimmie Johnson.

Entre 2002 et 2010, Gordon signera tout de même 24 succès et termine vice champion en 2007. Pour l’anecdote, il signe quatre titres propriétaire avec Johnson dont la carrière en Cup ressemble étrangement à celle de son mentor. Aujourd’hui, l’élève à bel et bien dépassé le maitre.

Reste que question palmarès, on en est pas encore là. Jeff Gordon, natif de la Californie, est toujours recordman de victoires sur les circuits routiers et à plaques de restriction. Il compte également quatre succès à Indianapolis, trois Daytona 500, cinq Southern 500 dont quatre consécutifs entre 1995 et 1998 et trois Coca-Cola 600. Sans oublier ses trois victoires au NACSAR Sprint All Star Race.

Avec ses quatre titres de champion, Gordon n’est devancé que par Dale Earnhardt et Richard Petty (sept titres chacun) et se retrouve a égalité avec un certain Jimmie Johnson. Ses 82 victoires le classe au rang de sixième pilote le plus victorieux de la NASCAR. Une victoire de plus et il égalerait Cale Yarborough. Un autre succès et il se retrouverait troisième avec Darrell Waltrip et Bobby Allison. Il sera ensuite beaucoup plus compliqué d’aller chercher David Pearson et ses 105 succès en carrière. Quant à Richard Petty…

Mais la carrière de Jeff est bien loin d’être terminée et même si le ‘Rainbow Warrior’ (en référence à sa décoration arc-en-ciel utilisée en début de carrière) n’est plus aussi fringant qu’à ses débuts, sa motivation demeure intacte. Malgré des problèmes de dos récurrents, Gordon est toujours l’un des meilleurs pilotes du plateau. Surtout, sa jeunesse et sa fougue auront fait école pour permettre à beaucoup de pilotes d’accéder à la catégorie reine de ce championnat américain avant leurs 25 ans. Avant sa venue en NASCAR, c’était loin d’être le cas…

Jeff Gordon en statistiques (599 départs):
– 4 titres de champion pilote
– 4 titres de champion propriétaire avec Jimmie Johnson
– 82 victoires
– 68 poles
– 272 top-5
– 371 top-10