Bientôt des Dômes en NASCAR pour éviter la pluie ?

La pluie est devenue un véritable casse-tête pour la NASCAR. En 2024, six des 36 épreuves de la Cup Series ont été perturbées par les intempéries, obligeant parfois à reporter des courses majeures comme le Daytona 500. Cette situation récurrente relance le débat : faut-il couvrir les circuits sous des dômes pour garantir le bon déroulement des événements ?

Une idée séduisante, mais peu réaliste

Si certains fans plaisantent en réclamant une piste couverte après chaque course retardée, l’idée d’un dôme n’est pas complètement farfelue. La Joe Gibbs Racing a récemment publié une vidéo explorant la faisabilité d’une telle installation, mettant en lumière des obstacles majeurs.

Un coût astronomique

Le principal frein reste le budget. En 2004, la construction de dômes couvrant une piste d’un mile était estimée à 400 millions de dollars. Avec l’inflation, cette somme serait encore plus colossale aujourd’hui. Pour les circuits plus longs comme Talladega (2,66 miles), les chiffres deviennent tout simplement inabordables.

Certes, couvrir un short track comme Bristol (0,533 mile) semble plus envisageable, avec un coût estimé à 80 millions de dollars. Mais une telle expérience serait-elle transposable aux superspeedways et autres ovales plus vastes ? Peu probable.

Des problèmes techniques ingérables

Au-delà de l’aspect financier, un dôme pose de sérieux problèmes techniques. L’un des atouts de la NASCAR, c’est son ambiance unique : le rugissement des moteurs, les vibrations ressenties par les spectateurs, l’air chargé d’odeurs de gomme et de carburant. Enfermer tout cela sous un toit amplifierait le bruit à un niveau assourdissant et retiendrait les émissions, altérant l’expérience des fans.

L’architecture d’un tel projet serait également un casse-tête, car chaque piste a une forme et une configuration différentes. Impossible d’appliquer une solution unique à tous les circuits actuellement utilisés par la Cup Series.

Air Titan : la réponse pragmatique de la NASCAR

Face à l’impossibilité de couvrir les circuits, la NASCAR a misé sur une autre approche : l’Air Titan. Introduite en 2014, cette technologie de séchage des pistes a été améliorée avec l’Air Titan 2.0, capable de souffler de l’air à 940 km/h et d’augmenter la température de la surface jusqu’à 70 degrés au-dessus de la température ambiante.

Résultat : une consommation de carburant réduite de 78 %, des émissions de CO2 en baisse de 80 % et un temps de séchage diminué de 25 à 50 %. Bien que cette solution ne permette pas de rouler sous la pluie, elle a déjà permis de limiter les délais et d’assurer que la course puisse reprendre rapidement.

Vers une solution hybride ?

Si la pluie reste un problème majeur pour la NASCAR, la solution ne semble pas passer par des dômes, du moins à court terme. En revanche, des innovations comme les pneus pluie testés sur certains circuits routiers ou des équipements de drainage plus performants pourraient être développés.

En attendant, la NASCAR doit continuer à jongler avec les aléas climatiques, en maximisant l’efficacité de l’Air Titan et en adaptant ses stratégies d’organisation. Le sport a toujours su évoluer, et si un jour un circuit couvert devient une réalité, ce sera à coup sûr une révolution dans l’histoire des courses de stock-car.