Retour sur le premier jour de test de la NASCAR à Charlotte

Test Charlotte NASCAR

Goodyear était sur le Charlotte Motor Speedway mardi pour une séance d’essais pneumatiques impliquant des équipes des Cup Series et des Xfinity Series. L’objectif ? Recueillir des données précieuses et optimiser les réglages pour les ovales intermédiaires. Alors que la tendance récente privilégie des gommes plus tendres favorisant l’adhérence immédiate mais générant une usure plus rapide sur les petits ovales, la session de mardi visait à trouver un compromis adapté aux circuits d’un mile et demi.

Il s’agissait du deuxième test de pneus organisé par Goodyear en l’espace d’une semaine pour la Cup Series, après une session similaire au Phoenix Raceway le 10 mars. L’objectif de ce test en Arizona était de développer une base de pneus plus tendres pour les pistes d’un mile ou moins. À Charlotte, il s’agissait cette fois d’établir une référence pour les prochains rendez-vous sur les ovales intermédiaires du calendrier.

Les équipes de Cup et Xfinity sortaient tout juste d’un week-end de course sur une piste similaire, le Las Vegas Motor Speedway. Pour William Byron, récent vainqueur du Daytona 500, les pneumatiques intermédiaires actuels de Goodyear remplissent parfaitement leur rôle.

« J’ai l’impression que le pneu fonctionne bien », a déclaré Byron (Hendrick Motorsports), qui faisait partie des pilotes en piste aux côtés de Ryan Blaney (Team Penske) et Chase Briscoe (Joe Gibbs Racing). « Bien sûr, on pourrait aller un peu plus tendre, mais on est déjà proches des limites en termes d’usure et de risque de crevaison. À Vegas, certains pilotes ont crevé lorsque l’équilibre de la voiture se dégradait, mais dans l’ensemble, les courses sur intermédiaires se déroulent bien. Pour moi, la météo influence davantage la sensation de piste que le pneumatique lui-même. Il y a pas mal de drapeaux jaunes sur ces circuits actuellement, et le spectacle est au rendez-vous. »

Blaney partageait le même constat, souhaitant voir davantage de situations où les pilotes doivent lever le pied en entrée de virage. L’équilibre entre adhérence et gestion de l’usure reste un défi, notamment sur les ovales où les vitesses restent élevées dans les courbes.

« C’est un casse-tête pour Goodyear, et je ne voudrais pas être à leur place », a confié Blaney après la séance. « Il est facile de réclamer des pneus plus tendres, mais il faut éviter d’aller trop loin sous peine de provoquer des crevaisons et des accidents. Trouver le juste équilibre est complexe. Ce que nous cherchons, c’est une usure progressive qui oblige à lever le pied et gérer l’accélération. Sur les ovales intermédiaires, c’est exactement ce dont nous avons besoin, et ils font du bon travail. Ces dernières années, ils ont fait d’énormes progrès. »

En l’absence de modifications majeures du côté de Goodyear, les équipes ont profité de la journée pour travailler sur leurs propres ajustements en vue de la prochaine course au Homestead-Miami Speedway. Byron s’est félicité de cette opportunité pour sa Chevrolet n°24, tandis que Blaney a souligné l’importance de tourner en conditions réelles pour accumuler des données sur un pneu de référence – une possibilité devenue rare avec la limitation des essais.

Pour Briscoe, cette séance représentait aussi une précieuse occasion d’adaptation avec sa nouvelle équipe Joe Gibbs Racing et son chef d’équipe James Small.

« C’est avant tout un test de pneus, mais pour moi, il s’agit aussi de mieux comprendre la voiture JGR », a expliqué Briscoe, qui a rejoint l’écurie de Joe Gibbs durant l’intersaison après plusieurs années chez Stewart-Haas Racing. « Ces dernières semaines, j’ai dû modifier mon style de pilotage pour mieux coller aux réglages de l’équipe. Ce test était une bonne opportunité d’apprentissage. »

Les trois équipes de la Cup Series engagées mardi poursuivront les essais mercredi, la piste étant ouverte de 9 h à 17 h (heure de l’Est). Du côté de la Xfinity Series, seules trois équipes étaient présentes pour une unique journée de roulage : Haas Factory Team (Sheldon Creed), Joe Gibbs Racing (Aric Almirola) et Richard Childress Racing (Austin Hill).

La session de mardi s’est déroulée sans séparation entre les deux séries, ce qui a permis aux voitures de Cup et de Xfinity de partager la piste. Cette configuration a mis en lumière les différences de comportement entre les deux types de voitures, notamment sur l’adhérence et l’effet de l’aspiration.

« Les Cup ont bien plus d’appui que les Xfinity », a commenté Hill, actuellement quatrième du championnat Xfinity. « On peut tenir le rythme sur quelques tours, mais on perd en performance rapidement alors que les Cup restent stables plus longtemps. Par moments, lorsqu’une Cup me dépassait, je ressentais un effet aérodynamique inédit sur ma voiture. Leur diffuseur et leur comportement en aspiration créent des turbulences vraiment différentes. Mais au final, la grande différence, c’est leur vitesse de passage en virage. Elles vont beaucoup plus vite que nous dans les courbes, même si en ligne droite, on est à peu près équivalents. »