
Pendant deux saisons consécutives, les pilotes de la NASCAR Cup Series ont abordé le Bristol Motor Speedway avec une incertitude quasi-totale concernant le comportement des pneumatiques. Entre usure excessive et manque d’adhérence, les précédentes éditions ont laissé peu de repères.
En 2023, les gommes ne tenaient pas plus de 40 tours. À l’automne, surprise : plus de 100 tours étaient possibles sans perte significative de performance. Ce week-end, les deux extrêmes se sont succédé en l’espace de 24 heures.
Lors de la séance d’essais disputée samedi dans des conditions fraîches, les pilotes dégradaient les pneus à vue d’œil. Mais dimanche, pour le Food City 500, l’usure semblait avoir disparu du radar.
Preuve flagrante : Ryan Blaney a parcouru plus de 170 tours avec le même train de pneus Goodyear, sans aucune alerte. Il dominait encore largement lorsqu’il a dû rentrer au stand… uniquement pour ravitailler.
Peu après, Kyle Larson prenait les commandes. La suite ? Une victoire autoritaire, sa deuxième du week-end à Bristol, après son succès en Xfinity Series.
Un puzzle nommé Bristol
Mais au-delà du duel Blaney-Larson, plusieurs pilotes ont partagé des retours édifiants sur ce qui est devenu un véritable casse-tête technique.
30ème à l’arrivée, Michael McDowell, vétéran bien rodé aux exigences de Bristol, s’est montré lucide sur la complexité pour Goodyear de trouver le bon compromis pneumatique.
« En 30 tours, on voyait déjà une dégradation de deux ou trois degrés de performance. La fenêtre est vraiment étroite », a-t-il expliqué.
« Je comprends que faire tenir autant de tours sur un pneu est un exploit, mais je crois qu’aucun d’entre nous ne s’attendait à ça. »
Jesse Love piégé par le manque d’usure
Pour Jesse Love, qui disputait à Bristol sa toute première course en Cup Series, l’expérience a été aussi formatrice que frustrante. Habitué à la Xfinity, il s’attendait à une gestion de pneus beaucoup plus critique.
« C’est ça qui m’a foutu en l’air », a lâché Love, finalement 31ème.
« Je pensais qu’on allait devoir gérer les pneus, alors j’ai roulé avec prudence pour préserver l’avant droit… et j’ai perdu un tour. Ensuite, ça s’est stabilisé. On a perdu beaucoup de places sur ce long relais sous vert, mais sans ça, on aurait pu viser mieux. »
Hamlin : « Tout dépend de la température »
Maître reconnu de la gestion pneumatique, Denny Hamlin (2ème) a aussi souligné la variabilité extrême des conditions.
« C’est clairement une histoire de température, non ? En 24 heures, tout peut changer. Le samedi, c’était l’enfer sur les gommes, et dimanche, plus rien. C’est une vraie énigme à résoudre », a-t-il conclu.