Talladega : terrain de jeu pour les rois du drafting ou les snipers de dernière ligne droite ?

Après le seul week-end off de la saison, la NASCAR Cup Series fait son retour sur l’un des théâtres les plus emblématiques du calendrier : le Talladega Superspeedway. Ce dimanche, le Jack Link’s 500 promet une nouvelle fois un affrontement à 300 km/h entre stratégie millimétrée, chaos potentiel… et opportunisme de dernière seconde.

66 changements de leader en moyenne ? Bienvenue à ‘Dega

Ce qui rend Talladega unique, c’est sa capacité à produire des scénarios aussi inattendus que spectaculaires. Sur les 16 dernières courses disputées sur cette piste de 2,66 miles, neuf se sont jouées sur un dépassement dans le dernier tour. Et les trois éditions précédentes ont chacune vu au moins 66 changements de leader.

Autant dire que, même si certains pilotes s’y révèlent particulièrement à l’aise, la vérité d’un tour n’est jamais celle du suivant.

Les forces en présence

Le tenant du titre de cette épreuve printanière, Tyler Reddick (23XI Racing), entend bien défendre son bien. À l’automne, c’est Ricky Stenhouse Jr. (HYAK Motorsports) qui s’était imposé pour la deuxième fois à Talladega.

Mais cela fait dix courses qu’aucun pilote n’a signé deux victoires consécutives ici. Le dernier à avoir réussi cette performance ? Ryan Blaney, avec ses succès en 2019, 2020 et 2023. Le champion 2023, actuellement sixième au classement sans victoire cette saison, aurait bien besoin de relancer la dynamique.

Son coéquipier chez Team Penske, Joey Logano, n’a pas fait mieux : aucune apparition dans le top 5 lors des neuf premières épreuves.

Les têtes d’affiche toujours affûtées

Côté Hendrick Motorsports, William Byron arrive avec l’étiquette de favori. Vainqueur du Daytona 500 et actuel leader du classement, il reste sur trois victoires sur les superspeedways depuis 2023… mais jamais à Talladega.

Derrière lui, Denny Hamlin (Toyota n°11, Joe Gibbs Racing), double vainqueur à Talladega (2014, 2020), est à 30 points au général et toujours redoutable dans l’exercice du drafting. C’est d’ailleurs le seul pilote à avoir terminé toutes les courses de la saison dans le tour du leader.

Chez JGR toujours, Christopher Bell, déjà triple vainqueur cette année, pointe troisième et vise sa première victoire à ‘Dega.

Larson, Elliott, Keselowski : des scénarios à surveiller

Autre point d’interrogation : Kyle Larson. Le champion 2021 a tout gagné… sauf sur un superspeedway. En 2024, il vise enfin la victoire sur cet exercice si particulier. Son coéquipier Chase Elliott, actuellement cinquième au général, a déjà triomphé à Talladega en 2019 et 2022, et cherche toujours à débloquer son compteur en 2025.

Parmi les vétérans, Brad Keselowski est toujours une menace sérieuse sur ce type de piste : six victoires à Talladega, dont la toute première de sa carrière en Cup. Il a terminé deuxième lors des deux courses en 2024 mais pointe aujourd’hui en 31e position au général, et doit impérativement rebondir.

« Je pense toujours que Talladega est un circuit où n’importe qui peut gagner », déclare-t-il. « Mais la Next Gen a tout changé. Le dernier pit stop, l’exécution, la gestion du carburant… C’est une autre philosophie. »

Selon lui, 33 des 39 engagés ce dimanche ont une réelle chance de l’emporter. C’est dire l’ouverture du jeu.

D’autres cartes à jouer

Kyle Busch (Chevrolet n°8, RCR), double champion de la Cup Series, n’a plus gagné depuis Talladega 2023, mais reste une menace. Actuellement 15e au général, il espère briser la spirale.

Chez 23XI Racing, Reddick et Bubba Wallace n’ont pas encore visité la Victory Lane cette saison, mais leur efficacité sur les superspeedways reste incontestable. Wallace s’était imposé ici en 2021, et les deux pilotes sont dans le top 10 du championnat.

Un chiffre pour finir : le pilote ayant mené le plus de tours lors des neuf dernières éditions de Talladega n’a jamais gagné la course. De quoi relativiser l’importance du rythme pur.

Qualifications et statistiques

Les qualifications pour la pole position Busch Light auront lieu samedi. Michael McDowell (Spire Motorsports) est le poleman en titre. Détail amusant : le poleman n’a jamais terminé mieux que 17ème lors des six dernières éditions.