Talladega brise les espoirs de la Team Penske

Au Talladega Superspeedway, tout semblait aligné pour la Team Penske. Joey Logano et Ryan Blaney se retrouvaient dans la position idéale à l’approche du sprint final, solidement installés en tête sur la ligne intérieure. Mais quelques tours plus tard, leurs espoirs se sont littéralement évaporés dans le flux instable de la ligne du bas, jugée « molle » par les deux pilotes Ford.

À 17 tours du drapeau à damier, Logano et Blaney menaient une armada Ford composée également de Brad Keselowski et Chris Buescher. Une configuration parfaite sur le papier : quatre Ford bien alignées, prêtes à contrer la vague extérieure. Mais Talladega a ses propres lois, et la dynamique de l’aérodynamisme ne pardonne aucune faiblesse.

Alors que le duo Penske semblait tenir la corde, Todd Gilliland, bien positionné à l’extérieur, a profité de la moindre perte d’élan pour prendre la tête. La ligne extérieure s’est solidifiée, et la ligne du bas — pourtant initiée par Logano et Blaney — s’est lentement désintégrée.

« On ne peut pas économiser d’essence à la fin d’une course comme celle-là », a déclaré un Logano frustré, finalement classé 16ème. « Ryan ne l’a pas fait, mais la voiture derrière moi, oui. Et ça nous a détruits. On voyait les autres nous passer, impuissants. On sait ce qu’il faut faire, mais on ne peut rien y changer quand la file du bas s’écroule. »

Blaney, lui, a terminé encore plus loin, 23ème, après avoir perdu tout appui dans les derniers tours. L’actuel champion de la Cup Series n’a pas caché sa déception : « Je dois revoir la course, mais la n°6 était molle derrière Joey. On avait le contrôle, et d’un coup, la 34 est passée, la 6 était toujours molle, et tout s’est effondré. On a travaillé dur pour être là, mais on n’a jamais pu stabiliser la file. »

Le duo Penske a vu la course leur échapper définitivement lorsque la dernière neutralisation est survenue à deux tours de la fin. Obligés de repasser par la voie des stands pour ravitailler, Logano et Blaney ont vu s’envoler leurs derniers espoirs d’un bon résultat.

« C’est vraiment frustrant », a répété Logano. « Quand on perd le contrôle de la course à cause d’une voiture qui économise de l’essence, c’est fini. Toute la file s’effondre, et on se retrouve du top 2 au fond du peloton sans rien pouvoir faire. »

Cette déconvenue tombe au plus mauvais moment pour la Team Penske. Après avoir remporté les trois derniers championnats de la Cup Series — deux pour Logano et un pour Blaney —, l’équipe pourrait bien manquer le Championship 4 au Phoenix Raceway. Logano, à 38 points de la zone de transfert, sait que tout se jouera à Martinsville.

« Ce n’est pas un mauvais circuit pour nous », a-t-il rappelé. « À ce stade, c’est tout ou rien. Les points d’étape ne compteront pas. Rien d’autre n’aura d’importance. »

Blaney, double vainqueur en titre de la course éliminatoire au Martinsville Speedway, garde la tête froide malgré tout. « Et alors ? » a-t-il lancé, agacé. « Ce n’est pas parce qu’on a gagné là-bas deux fois qu’on va le refaire. Certains disent : “Blaney va encore gagner à Martinsville.” C’est des [gros mot]. C’est dur. On ne sait jamais comment ça va se passer. Il va falloir tout donner, c’est sûr. »

Entre frustration et incertitude, les deux pilotes Penske savent que la saison se joue désormais sur un fil. Et à Martinsville, la moindre faiblesse — qu’elle soit mécanique, stratégique ou simplement « molle » — pourrait bien sceller leur destin.