Les discussions autour de la valeur réelle des charters de la NASCAR ont toujours suscité de nombreux débats dans le paddock. Depuis plusieurs mois, les équipes cherchent à mieux comprendre un système devenu central dans l’économie de la Cup Series. Les derniers documents judiciaires publiés dans le cadre du procès antitrust intenté à la NASCAR offrent enfin un éclairage rare sur l’évolution de ces transactions. Les premières informations laissent penser que la dynamique observée depuis 2016 a largement dépassé les attentes initiales, mais les détails les plus marquants ne se révèlent qu’en étudiant certaines opérations majeures.
Ces documents rassemblent l’historique complet des ventes de charters depuis leur création. Leur publication intervient à quelques jours du procès prévu le 1er décembre, un moment clé qui pourrait influer sur le futur modèle économique de la Cup Series. Les échanges privés dévoilés dans ces pièces, qu’il s’agisse de SMS ou de notes internes, soulignent aussi les tensions croissantes entre la NASCAR et plusieurs propriétaires. Certains messages confirment même l’agacement de Steve Phelps envers Richard Childress, tandis que d’autres montrent la volonté de limiter l’influence du SRX dans le paysage américain.
L’introduction des charters en 2016 a marqué une étape décisive. La NASCAR avait alors attribué 36 charters à des équipes engagées à temps plein sur les trois saisons précédentes. Le principe était simple : offrir une garantie de participation et une part des revenus plus stable pour permettre aux équipes de planifier sur le long terme. Pourtant, les premières transactions restaient modestes. La Michael Waltrip Racing déclarait avoir vendu ses deux charters entre 1 250 000 $ et 3 250 000 $, des montants aujourd’hui presque anecdotiques.
L’évolution du marché est spectaculaire. En 2024, Live Fast Motorsports a vendu son charter pour 40 millions de dollars, établissant un record pour une transaction individuelle. La Stewart-Haas Racing a, quant à elle, cédé trois charters pour un total de 84 millions de dollars. Ces chiffres illustrent la transformation radicale du système et soulèvent une question essentielle : la valeur actuelle est-elle durable ou le marché repose-t-il sur une bulle alimentée par la rareté des charters ?
À mesure que le procès approche, ces révélations renforcent l’enjeu majeur autour du renouvellement des accords commerciaux entre la NASCAR et les équipes. Le débat dépasse désormais la simple question financière. Il touche à l’avenir même de la structure compétitive de la Cup Series, et les décisions des prochains mois pourraient redéfinir les relations entre Daytona Beach et le garage pour des années.


