
Alors que les Grant Park 165 2025 viennent à peine de s’achever dans les rues de Chicago, les autorités locales ont laissé entendre qu’elles seraient favorables à un retour de la NASCAR en 2026. En trois éditions, la Windy City semble avoir apprivoisé le grondement des V8 résonnant entre les gratte-ciel de South Michigan Avenue et Columbus Drive. Mieux encore, l’événement génère une visibilité nationale et des retombées économiques non négligeables.
Mais il est temps pour la NASCAR de se poser une question simple : quand faut-il s’arrêter ?
Chicago ne deviendra jamais un pilier du calendrier comme Daytona, Talladega, Darlington ou Bristol. Et si la série veut éviter l’usure du concept, il est crucial de ne pas céder à la tentation du “one year too many”.
L’exemple à ne pas suivre : Bristol Dirt
Le parallèle avec l’expérience du Bristol Dirt est tentant. Entre 2021 et 2023, NASCAR a tenté l’aventure de la terre battue sur l’un de ses colosses : le Bristol Motor Speedway. Pour transformer ce half-mile en piste dirt, des tonnes de terre ont été déposées sur le béton historique.
En 2021, la météo a ruiné le week-end : pluie diluvienne, retard, préparation de piste cauchemardesque… La Food City Dirt Race a été repoussée au lundi et s’est déroulée dans une ambiance morne.
L’édition 2022 a relevé un peu la barre : Kyle Busch s’impose après un contact musclé entre Tyler Reddick et Chase Briscoe dans le dernier virage. Mais cette fin de course chaotique ne pouvait pas cacher l’essoufflement du format.
2023 aurait dû être l’année du retour au béton, mais NASCAR a insisté. Résultat : une course plombée par 14 neutralisations, un peloton mal à l’aise sur cette surface, et un public en chute libre. Christopher Bell a remporté l’épreuve, mais l’enthousiasme était déjà retombé depuis longtemps.
Le Clash au Coliseum : le feu de paille californien
Autre exemple : le Clash au Los Angeles Memorial Coliseum. L’idée avait de quoi séduire : transformer un stade historique en short track temporaire de 0,25 mile pour relancer le Clash.
En 2022, la magie opère : une foule jeune, un concert de Pitbull en pré-show, un buzz médiatique important.
Mais en 2023, la hype s’estompe. En 2024, elle a tout simplement disparu. L’expérience s’est conclue dans l’indifférence générale, sans que la série ne parvienne à capitaliser durablement sur l’événement.
Chicago : partir avant l’usure
Le Grant Park 165 2025 a offert un week-end enthousiasmant. Une météo favorable, une course animée, une ambiance électrique… Mais combien de temps cette alchimie tiendra-t-elle ? Combien d’années avant que les riverains ne se lassent des fermetures de rues, du bruit et de la logistique ?
L’annonce imminente d’un nouveau circuit urbain à San Diego dès 2026 pourrait bien changer la donne. Si NASCAR veut inscrire une course urbaine au calendrier, une seule suffit par saison. Chicago a eu ses trois années de gloire. La quatrième pourrait être celle de trop.
Mieux vaut revenir que s’imposer
Mettre Chicago en pause ne signifie pas fermer la porte définitivement. Dans quelques années, lorsque la ville réalisera ce qu’elle a perdu, la NASCAR pourrait revenir avec une énergie renouvelée et un réel désir du public local.
C’est ce qui n’a pas été fait avec le Clash ou le Bristol Dirt. Deux expériences qui auraient gagné à s’arrêter après deux éditions.
Alors NASCAR, n’attendez pas qu’on vous demande de partir. Quittez la scène pendant que le public en redemande.