
Vainqueur pour la troisième fois en cinq courses, Shane van Gisbergen a encore brillé sur un circuit routier en remportant le Toyota/Save Mart 350 à Sonoma. Une semaine après sa victoire à Chicago, le pilote néo-zélandais continue sa montée en puissance dans sa première saison complète en NASCAR Cup Series. Il est revenu en conférence de presse sur cette performance, son évolution depuis le début de l’année et sa complicité avec son équipe. Entretien.
Shane, deux victoires de suite, trois en cinq semaines. La fête a été bonne à Chicago. Comment allez-vous célébrer cette nouvelle victoire ici, dans la région viticole ?
Shane van Gisbergen : Oui, c’est incroyable, une journée vraiment exceptionnelle. On a passé un super moment en équipe la semaine dernière, alors recommencer, franchement, c’est difficile à exprimer. Ce soir, on rentrera probablement un peu trop tard pour faire la fête, mais on va savourer. Le début d’année n’a pas été facile, mais on n’a cessé de progresser. L’ambiance dans l’équipe est formidable, et c’est vraiment spécial de pouvoir partager ça avec tous les gars et les filles.
Parlons justement de cette première moitié de saison. Vous avez dû vous adapter aux ovales et à une nouvelle voiture. Comment avez-vous vécu cette phase d’apprentissage, et en quoi ces dernières semaines contrastent-elles avec ce début difficile ?
SVG : C’est un peu étrange. Au début, on avait l’impression d’être 50ème. Ce n’était pas la fin du monde, mais je sentais que je progressais, que je me rapprochais de mes coéquipiers, que je comprenais mieux la voiture. Il fallait juste que tout colle. Et depuis deux mois et demi, ça clique. L’équipe de la voiture 88 a aussi beaucoup progressé. On a maintenant quatre victoires, et c’est un changement incroyable pour tout le monde.
Je ne me fais pas d’illusions, on ne gagnera pas toutes les semaines, mais l’objectif est de continuer cette dynamique et de progresser encore, d’atteindre le milieu, puis le haut du peloton.
Trois restarts face à Chase Briscoe. Comment s’est déroulée cette bataille ? Aviez-vous compris son jeu ?
SVG : Oui, c’était intense. Les pneus tendres laissaient énormément de billes sur la piste, et même en essayant d’être respectueux en redémarrant côte à côte, on finissait par se pousser l’un l’autre dans les marbles.
On a tous les deux un peu décollé, et j’entendais les graviers rebondir sur les garde-boue. C’était vraiment glissant. Mais c’est toujours un plaisir de courir contre les pilotes de tête comme les 19, 24, 20… Ils sont vraiment bons. Je savais que Chase n’allait pas faire n’importe quoi, mais il s’est bien rapproché deux fois au virage 2. Une super bagarre.
Ton équipe semblait très sereine pendant ces relances. Ils n’étaient pas inquiets de te voir face à Briscoe. Qu’est-ce que ça te fait de voir cette confiance ?
SVG : C’est génial. Eux avaient confiance, moi un peu moins ! (rires) En NASCAR, tout peut changer sur un restart. Il fallait que j’exécute parfaitement, que je place ma voiture au bon endroit. Avec tous ces drapeaux jaunes, la piste était sale, grasse, pleine de débris… je me concentrais juste sur le fait de ne pas faire d’erreur. Apparemment, j’étais plus nerveux qu’eux !
On t’a vu refuser le vin sur la Victory Lane. Attends-tu un bon Sauvignon blanc néo-zélandais ou est-ce à cause de ta gorgée de Red Bull juste avant ?
SVG : (rires) J’ai vu les yeux de mon chef d’équipe s’illuminer quand on lui a tendu la bouteille. Je lui ai donné, et il l’a descendue d’un trait. Très impressionnant ! Je ne sais pas s’il était déjà venu ici, mais il avait l’air de bien apprécier.
Hier, en Xfinity, tu termines deuxième derrière ton coéquipier Connor Zilisch. Comment as-tu basculé mentalement aussi vite entre les deux courses ?
SVG : C’est à la fois facile et difficile. La deuxième place, ça fait mal, mais c’était l’une des meilleures courses que j’aie faites. J’ai passé un peu de temps à réfléchir à ce que j’aurais pu améliorer, à ce que j’attendais de la voiture. Et dès que je suis arrivé à l’hôtel, je me suis replongé dans les datas SMT et les qualifs de la Cup. J’adore rouler en Xfinity, j’y apprends beaucoup. Mais le dimanche, c’est là que tout se joue.
Que retiens-tu globalement de ton expérience à Sonoma ?
SVG : Je suis sans doute un peu partial maintenant, mais j’adore cet endroit. Le circuit est déjà fun à piloter, mais je pense qu’il va encore s’améliorer avec les années, à mesure que la surface s’use. Cette année, il y avait plus de perte d’adhérence, plus d’écart de performance entre les pneus, ce qui est intéressant. J’espère qu’il continuera à évoluer dans ce sens.
Tu as dit hier que « la deuxième place, c’est nul ». Aujourd’hui, tu gagnes en Cup. Que diras-tu à Connor Zilisch ?
SVG : Merci de ne pas avoir été dans la course ! (rires) Plus sérieusement, je vais devoir courir souvent avec lui. C’est une star en devenir. Hier, on n’aurait jamais dit qu’il avait 18 ans. Il plaçait la voiture à la perfection, il roulait comme un vétéran. Que ce soit mon coéquipier l’année prochaine ou non, j’espère vraiment qu’il en aura l’occasion.
Y a-t-il un ovale en particulier où tu aimerais décrocher ta première victoire en Cup ?
SVG : Tous ceux qui tournent à gauche ! (rires)
Dernière question : qu’est-ce qui se passait avec ce ballon de rugby… et ta chaussure ?
SVG : Je pense que le ballon est monté haut, mais pas très loin. Un bon vieux coup de pied classique. Je vais dire que c’était à cause du vent !