Vainqueur de la mythique Bristol Night Race, Christopher Bell a offert à Joe Gibbs Racing une troisième victoire consécutive en séries éliminatoires, confirmant la domination actuelle de Toyota. Après une course marquée par l’usure des pneus et une stratégie millimétrée, Bell est revenu sur cette soirée particulière et sur ce que représente ce succès dans sa carrière.
Christopher, parlez-nous de vos pensées avant le dernier redémarrage, à une quinzaine de tours de l’arrivée.
Christopher Bell : Je savais que ça allait se jouer à un choix de Brad [Keselowski] : prendre la ligne haute ou basse. Il a choisi le haut, j’ai pris le bas, et avec deux voitures en pneus usés devant nous, c’était une opportunité parfaite pour moi. Une fois en tête, ce n’était pas confortable : la voiture glissait beaucoup et Brad revenait fort. J’espère que les fans ont aimé le spectacle, car dans l’habitacle, c’était vraiment tendu.
Certains disaient que vous arriviez à Bristol avec de la frustration. Était-ce le cas ?
C.B. : Je ne sais pas si j’étais en colère, mais c’est vrai que j’étais frustré. On avait manqué plusieurs occasions cet été. Ce soir, c’est une victoire d’équipe totale. Adam Stevens, mes ingénieurs, les mécaniciens, l’équipe de ravitaillement : tout le monde a parfaitement joué son rôle. La stratégie pneus a été décisive, et tout s’est enchaîné au bon moment.
Avec trois victoires Toyota en trois courses de playoffs, pensez-vous que le championnat passe par votre organisation ?
C.B. : On dirait bien. Toutes les Toyota sont rapides, que ce soit chez Joe Gibbs Racing ou 23XI. Franchement, c’est la meilleure voiture que j’ai pilotée en Cup, en termes de compétitivité. Mais il reste un long chemin jusqu’à Phoenix. Peu importe qui sera dans le Final Four, ce sera une bataille acharnée.
À quel moment avez-vous compris que l’usure des pneus allait être le facteur clé de la soirée ?
C.B. : Vers le 20e ou 25e tour. J’ai senti la voiture perdre énormément d’adhérence, et là j’ai compris que ça allait être une « course de pneus ». Je dois dire que la NASCAR a géré ça de manière exemplaire, en laissant la course se dérouler sous drapeau vert, contrairement à certaines décisions l’an dernier.
Vous insistez toujours sur votre manière de gagner proprement. Craigniez-vous une manœuvre agressive de Brad Keselowski dans les derniers tours ?
C.B. : Honnêtement, oui. Je savais qu’il allait tout donner, son équipe a eu un début de saison compliqué. Je me suis préparé à prendre des coups de pare-chocs, mais j’ai essayé de garder un peu de marge pour éviter de me faire sortir. Et ça a fonctionné.
Que représente une victoire à ce stade des playoffs ?
C.B. : Gagner, c’est tout. C’est ce qui fait votre statut dans ce sport. J’ai 12 ou 13 victoires en Cup, et ce n’est pas suffisant. Chaque succès est une étape supplémentaire. On ne peut rien transposer de cette course aux autres pistes, mais moralement, ça change tout.
Bristol est une épreuve qui vous tenait particulièrement à cœur. Quelle importance a cette victoire ?
C.B. : Énorme. La Bristol Night Race, c’est la course que je voulais gagner. L’ambiance, les cérémonies, la nuit… C’est un événement unique et très spécial pour moi. La mettre à mon palmarès est incroyable.
Vous allez maintenant à Loudon, une piste où vous avez beaucoup gagné dans les séries inférieures. Confiant ?
C.B. : Très confiant. C’est un circuit qui nous réussit bien. L’objectif sera de marquer des points, bien se qualifier et préparer le Round of 8. On sait ce qu’il faut pour performer là-bas, et nos voitures sont très bonnes en ce moment.
Un dernier mot sur cette victoire « chaotique », acquise plus par stratégie et timing que par domination pure ?
C.B. : Une victoire reste une victoire. Bien sûr, c’est spécial quand vous dominez et menez 400 tours. Mais dans une course comme ce soir, il fallait être au bon endroit, au bon moment, et saisir les opportunités. Adam a pris les bonnes décisions, l’équipe a exécuté, et nous avons su capitaliser. On ne va pas se plaindre d’avoir été du bon côté du chaos.
