Déjà vu ? Bristol et Goodyear revivent le cauchemar du printemps 2024

Les équipes de la NASCAR Cup Series ont reçu un jeu de pneus supplémentaire samedi soir au Bristol Motor Speedway, alors que l’usure excessive des gommes est revenue hanter le half-mile du Tennessee pour la deuxième fois en moins de deux ans.

La décision est tombée au début du final stage : chaque équipe disposait ainsi de 11 trains de pneus (10 neufs et celui reporté des qualifications) pour couvrir les 500 tours du Bass Pro Shops Night Race.

« Nos équipes travaillent sans relâche pour monter, équilibrer et préparer ce train supplémentaire », a expliqué Justin Fantozzi, responsable mondial des opérations course chez Goodyear, à NBC Sports. « Nous revenons au même nombre de sets que lors de la course de printemps, où nous avions observé des conditions similaires. Nous sommes prêts. »

Et de poursuivre : « Le paddock a demandé cette solution. Nous avons les meilleurs pilotes, les meilleurs crew chiefs, et nous leur faisons confiance pour gérer la situation. Nous respectons nos engagements. »

Des conditions piégeuses dès le début

Si le mercure a grimpé à 85°F (29°C) dans l’après-midi, la température n’était plus que de 71°F (22°C) au départ, avec une piste mesurée à 89°F (32°C). Des conditions fraîches qui rappelaient la manche du printemps 2024, marquée par le même scénario.

« Il fait carrément frais, je porte un pull », plaisantait Fantozzi. « Avec la baisse des températures, on retrouve exactement le comportement attendu des pneus. »

Sauf que moins de 40 tours après le drapeau vert, les premiers signes d’alerte apparaissaient : graining, perte de grip, arrêts sous drapeau vert, et une accumulation de billes près du mur extérieur – un copié-collé du cauchemar du printemps dernier, lorsque la gomme refusait de s’implanter dans la ligne de course.

Un pneu droit inédit… et déjà décrié

Pour Bristol, Goodyear avait apporté un tout nouveau pneu droit plus tendre. Problème : c’est précisément ce côté qui s’est révélé le plus fragile. Selon les notes techniques publiées avant le week-end, cette spécification ne sera utilisée qu’une seule fois cette saison. Le pneu gauche, lui, restait identique à celui des quatre dernières courses sur le bullring du Tennessee.

Comme en 2024, rien dans les essais ou les qualifications n’avait laissé présager une telle dégradation.

Quand la réalité rattrape les pilotes

Le premier à en payer le prix fut Josh Berry, contraint à l’abandon dès le premier segment après que sa voiture a pris feu, probablement en raison d’une accumulation de débris de gomme dans les passages de roues.

« J’ai été pris au dépourvu », a reconnu le rookie de la Stewart-Haas. « Je pensais que ce serait un run flat-out, mais après 15 ou 20 tours, on voyait déjà le chrono chuter en 16.1, 16.2 s. Les gars revenaient sur nous, et c’était flagrant. »

Il poursuit : « En essais, on tournait en 15.70, 15.80 s, à fond tout le temps. Mais en course, quand on perd déjà quatre dixièmes après seulement 20 tours, tu comprends vite que ça va être une soirée très spéciale. Les billes s’accumulaient partout, c’était fou. C’est probablement la météo qui accentue le phénomène. C’est extrême, mais pour les fans, ça promet un spectacle incroyable. »