Schumacher séduit par l’IndyCar : « C’est amusant de piloter »

Mick Schumacher a pris ce lundi le volant de la Honda n°75 de la Rahal Letterman Lanigan Racing pour ses tout premiers tours en IndyCar, sur le circuit routier de l’Indianapolis Motor Speedway. Sous un soleil d’automne et devant quelques spectateurs privilégiés, le pilote allemand a découvert un univers bien différent de la F1 — mais qui semble déjà lui plaire.

Sur les 2,4 miles et 14 virages du tracé, Schumacher a complété 18 tours au cours de la matinée. Un début prometteur, même si les chronos officiels ont été perturbés par un problème de balise de chronométrage sur la ligne de départ/arrivée, limitant l’activité en piste pendant la première heure. Une fois ce souci réglé, les pilotes ont pu enchaîner les tours, et Schumacher s’est rapidement montré à l’aise dans la Dallara DW12-Honda.

À la pause déjeuner, il figurait parmi les plus rapides des sept pilotes présents, avec un tour non chronométré en 1’11’’78. Ce temps officieux l’aurait placé troisième derrière Alexander Rossi (Ed Carpenter Racing) et Dennis Hauger (Dale Coyne Racing). Avec davantage de gomme déposée sur la piste dans l’après-midi, tout indiquait que les chronos allaient encore chuter, mais pour Schumacher, l’essentiel était ailleurs : ressentir la voiture et comprendre son comportement.

« Je pense que c’est toujours important de prendre le volant d’une voiture, n’est-ce pas ? » a confié le fils du septuple champion du monde de F1. « L’opportunité s’est présentée avec la RLL, et nous en sommes ravis. L’équipe m’a super bien préparé pour aujourd’hui. Nous avons fait une préparation intensive, comme il se doit, et cela donne une vraie idée de ce qu’une course ici pourrait représenter. »

Avant de poser ses roues sur l’asphalte de l’IMS, Schumacher avait passé plusieurs jours à se familiariser avec le matériel et l’équipe. Vendredi, il était sur le simulateur Honda ; samedi, il travaillait au siège de la RLL pour peaufiner les réglages du châssis et du moteur. Après une journée de repos dominicale passée sur le parcours de golf du Brickyard Crossings, il a repris la piste lundi, sous le regard attentif de sa mère et de ses proches installés dans le stand de chronométrage.

L’un des points les plus commentés par les pilotes venant de la F1 est l’absence de direction assistée en IndyCar. Mais pour Schumacher, ce n’était pas un obstacle.
« Tout le monde disait qu’elle était lourde à conduire, et je l’ai trouvée plus légère que prévu, ce qui est positif », a-t-il expliqué. « La voiture est agréable à piloter, on peut vraiment attaquer les virages. C’est ce qu’on attend d’une voiture de course : attaquer à fond. »

Cinq mois s’étaient écoulés depuis sa dernière expérience en monoplace, lorsqu’il avait pris part à une séance d’essais dans le cadre du programme TPC de la McLaren F1. Entre-temps, il a disputé plusieurs manches du Championnat du Monde d’Endurance FIA avec l’équipe d’usine Alpine. Mais cette journée à Indianapolis avait un goût particulier : celui d’un possible nouveau départ.

La Rahal Letterman Lanigan Racing a mis les petits plats dans les grands pour accueillir Schumacher. Honda Racing Corporation US a soutenu l’opération, tandis que le staff technique de l’équipe — Todd Malloy (directeur technique), Yves Touron (ingénieur de course) et David Cripps (responsable R&D) — était au complet. Même David Letterman, habituellement peu présent sur les tests privés, a fait le déplacement.

S’il est encore trop tôt pour parler d’un engagement à temps plein, les discussions semblent déjà bien engagées entre les deux parties. Schumacher n’a pas caché son intérêt pour la discipline.
« Bien sûr que l’IndyCar doit être sérieusement envisagée », a-t-il déclaré. « C’est une monoplace, avec 17 courses par an. C’est tout ce qu’un pilote peut souhaiter. Je n’ai aucune obligation ailleurs, et j’aime cette idée de retrouver ma propre voiture. J’adore les monoplaces, et l’IndyCar offre un environnement incroyable. On verra ce que l’avenir nous réserve, mais c’est une possibilité réelle. »

Un ton calme, réfléchi, mais un regard qui en dit long : Mick Schumacher semble avoir trouvé dans l’IndyCar un terrain de jeu à la hauteur de ses ambitions.