William Byron n’a pas tremblé quand il fallait frapper fort. Dans une situation où seule une victoire semble pouvoir lui ouvrir les portes du Championship 4, le pilote de la Chevrolet n°24 de la Hendrick Motorsports a décroché la pole position du Xfinity 500 sur le Martinsville Speedway. Et à Martinsville, partir devant, c’est bien plus qu’un avantage : c’est une arme stratégique.
Samedi après-midi, Byron a couvert le demi-mile en 19,286 secondes à une vitesse moyenne de 98,185 mph, devançant de seulement 0,002 seconde Ty Gibbs, pourtant non qualifié pour les Playoffs. Une marge infime qui vaut cher dans le contexte actuel. Ce troisième Busch Light Pole Award de la saison — le 16ème de sa carrière — est aussi son premier depuis Darlington, en tout début d’année.
Le pilote originaire de Charlotte sait que la pole ne garantit rien, surtout à Martinsville où les 500 tours sont souvent synonymes de chaos. Mais elle lui offre deux éléments essentiels : le premier choix de stand, et la possibilité de dicter le rythme en début de course. Deux paramètres cruciaux quand on se bat pour une place au soleil à Phoenix.
« C’est bien, mais ça ne compte pas encore », a tempéré Byron. « On s’est bien préparés pour ce week-end, et je suis satisfait de la voiture. Être en pole, c’est appréciable, surtout ici. Ça nous donne une position stratégique au pit et un peu de contrôle sur la course. Mais rien n’est joué. »
Cinquième du classement général avant cette épreuve, Byron accuse 36 points de retard sur la ligne d’accès au Championship 4. Une victoire lui assurerait son ticket sans dépendre des calculs. Et à Martinsville, où le trafic et la gestion des freins décident souvent du destin des prétendants, chaque détail comptera.
Son coéquipier Kyle Larson, déjà bien placé pour le titre, s’élancera troisième après un tour à 98,169 mph. La Hendrick Motorsports aligne donc deux voitures dans le top 3, preuve que la structure de Rick Hendrick reste la référence sur les circuits courts.
Derrière eux, Joey Logano s’élancera quatrième avec sa Ford Mustang Shell/Pennzoil. Le champion en titre reste lucide : il lui faudra un miracle pour prolonger sa campagne de Playoffs. « C’est un bon point de départ », a-t-il reconnu. « Mais à ce stade, c’est tout ou rien. On doit garder cette mentalité toute la journée. »
Denny Hamlin, cinquième, reste l’un des favoris logiques, surtout sur un tracé où il s’est souvent imposé. Son coéquipier chez la Joe Gibbs Racing, Chase Briscoe, déjà qualifié pour Phoenix après sa victoire en huitièmes, partira neuvième. Entre eux, on retrouve Cole Custer, Kyle Busch, Chase Elliott et Austin Cindric.
Elliott, lui aussi en mission, doit impérativement s’imposer pour rester en lice. Tout comme Ryan Blaney, seulement 31ème, mais double vainqueur des courses automnales à Martinsville en 2023 et 2024. Le champion en titre n’a pas dit son dernier mot, même s’il devra remonter un peloton compact sur le plus petit ovale du calendrier.
Christopher Bell complète le camp des prétendants avec la 12ème position. Avec 37 points d’avance sur la ligne d’élimination, le pilote de la Joe Gibbs Racing pourrait se contenter d’une course prudente. Mais à Martinsville, la prudence n’a jamais été une garantie.
Dimanche, le Xfinity 500 promet une tension extrême. Entre les coups de pare-chocs, les stratégies de stand et les espoirs de dernière minute, la bataille pour Phoenix s’annonce féroce. Et pour William Byron, partir tout devant n’a jamais eu autant d’importance.
