Martinsville redonne espoir à Ross Chastain après une saison frustrante

Ross Chastain avait besoin d’un résultat solide. Depuis sa victoire lors des Coca-Cola 600 en mai dernier, le pilote de la Chevrolet n°1 de la Trackhouse Racing traversait une période compliquée. Entre les erreurs dans les stands et les réglages capricieux, son été a surtout été rythmé par les frustrations. Mais à Martinsville, le Floridien a enfin entrevu une éclaircie.

Sous pression après son élimination au tour des 8, Chastain n’avait plus qu’un objectif : finir la saison sur une note positive. Dès les premiers tours des Xfinity 500, l’affaire semblait pourtant mal engagée. Dix-huitième à l’issue de la première étape, quinzième lors de la seconde, la n°1 n’était clairement pas au niveau des meilleures. Cependant, une neutralisation survenue au bon moment a totalement rebattu les cartes.

Au 378ème tour, Erik Jones a percuté Brad Keselowski alors que plusieurs leaders effectuaient leur arrêt sous drapeau vert. Chastain faisait partie des rares pilotes encore en piste. Résultat : il a hérité du commandement avant que Ryan Blaney et William Byron, les deux hommes forts du jour, ne repassent devant après la neutralisation.

Le dernier quart de course a offert à Chastain une rare opportunité de briller. Positionné sur la deuxième ligne au redémarrage à 11 tours de l’arrivée, il s’est battu bec et ongles pour conserver sa place dans le top 5. Chase Elliott a finalement trouvé l’ouverture dans les derniers tours, repoussant Chastain au quatrième rang à l’arrivée.

« Je voulais gagner, j’ai essayé, mais je n’ai pas gagné », a confié Chastain avec son franc-parler habituel. « J’ai fait patiner les pneus au restart, et les deux premiers se sont échappés. [Elliott] m’a dépassé à la fin. Nous étions clairement quatrièmes, mais c’est un bon résultat. »

Ce top 5 est le premier du pilote de la Moose Fraternity depuis plus de cinq mois. Un soulagement pour une équipe n°1 en manque de repères, surtout quand ses coéquipiers brillent. Shane van Gisbergen a enchaîné cinq victoires sur circuit routier et Daniel Suárez a retrouvé de la constance. Chastain, lui, n’avait plus eu l’occasion de jouer aux avant-postes.

Le natif d’Alva s’est surtout réjoui du travail accompli par son équipe dirigée par Phil Surgen. Longtemps en difficulté avec une voiture instable, la Trackhouse Racing a su trouver les bons ajustements au fil des 500 tours.

« Aujourd’hui, tout s’est joué sur les bons réglages au bon moment », a expliqué Chastain. « On a profité d’une stratégie propre, d’arrêts fluides et d’une piste claire quand il le fallait. Ce genre de journée prouve que même sans dominer, on peut tirer le maximum. »

Malgré ce regain de forme, Chastain sait que la n°1 reste en retrait par rapport à la Chevrolet n°24 de Byron ou à la n°9 d’Elliott. Le Floridien ne s’en cache pas : « Nous ne sommes pas encore au niveau des meilleurs. Kyle Larson était proche, mais il n’a pas pu me rattraper. Il nous manque encore un petit quelque chose pour rivaliser avec les voitures de la Hendrick Motorsports. »

Avec seulement 83 tours menés cette saison — son plus faible total depuis son arrivée chez Trackhouse en 2022 —, Chastain a connu une année décevante. Ce top 5, aussi modeste soit-il, redonne un peu d’élan à un pilote déterminé à finir fort.

« Je veux juste aller vite maintenant », a conclu Chastain, le regard déjà tourné vers Phoenix et la fin de saison.