23XI et Front Row dénoncent une « contre-attaque désespérée » de la NASCAR

23XI Jordan NASCAR

Dans le cadre d’un dossier juridique tendu, les deux organisations poursuivant la NASCAR pour des allégations antitrust ont qualifié, mercredi, la contre-attaque engagée par la NASCAR de « désespoir pur » et ont exigé son rejet intégral.

Selon la nouvelle action de la NASCAR, le directeur commercial de Michael Jordan, Curtis Polk, a « volontairement » violé les lois antitrust en orchestrant une conduite collective anticoncurrentielle dans le cadre des accords de charter les plus récents. Ces derniers, présentés aux équipes en septembre dernier, imposaient un ultimatum de 48 heures avant le début des playoffs.

Parmi les 15 équipes en lice, 23XI Racing – co-détenue par Jordan – et Front Row Motorsports ont été les seules à refuser de signer ces accords, lesquels prolongent un système instauré dès la saison 2016 et révisé à deux reprises. La dernière extension, d’une durée de sept ans, vise à aligner les droits médias et à garantir 36 des 40 places de départ hebdomadaires aux équipes titulaires des charters, en y ajoutant diverses incitations financières.

Les plaignants dénoncent que la NASCAR et la famille France, détentrice de la série, perpétuent un monopole abusif. Dans leur réponse, les deux équipes contestent la reconvention de la NASCAR, qu’elles qualifient de « manœuvre de représailles » dépourvue de fondement factuel suffisant pour étayer une prétendue violation des règles de concurrence.

« Les faits avancés par la NASCAR ne démontrent pas de manière plausible l’existence d’un contrat, d’une entente ou d’une conspiration destinée à restreindre le commerce, chaque équipe négociant de manière autonome ses accords », soulignent les responsables de 23XI Racing et Front Row Motorsports.

La plainte vise également Curtis Polk, spécifiquement mentionné dans la demande, qui serait l’instigateur d’un conflit de deux ans opposant les équipes à la série. Alors que la NASCAR prétendait que Polk aurait menacé de boycotter les qualifications du Daytona 500, les équipes réfutent vigoureusement cette affirmation, précisant qu’aucune menace de ce type n’a jamais été rapportée.

« Aucun élément factuel présenté par la NASCAR ne peut être rattaché aux rares cas d’accords anticoncurrentiels que les tribunaux condamnent d’office », déclarent les plaignants.

Pour sa part, un porte-parole de Michael Jordan a insisté auprès de l’Associated Press sur le fait que Polk agit en son nom et que toute attaque contre lui est perçue comme « personnelle ».

L’avocat de la NASCAR a mis en garde contre les répercussions potentielles du procès, évoquant la possibilité de remettre en question l’intégralité du système de charter. Cette interprétation, selon la NASCAR, découlerait du fait que 23XI Racing avait déjà personnalisé le conflit en impliquant Jim France, président de la NASCAR, dans la procédure antitrust initiale.

Les équipes rétorquent que cette menace de suppression du système de charter est dénuée de consistance et destinée uniquement à intimider les 13 autres organisations signataires des charters. Elles demandent également l’exclusion de Front Row Motorsports de la reconvention, estimant que la NASCAR n’a pas spécifiquement démontré une quelconque implication directe de la part de cette équipe dans la prétendue conspiration.

A ce jour, aucune date n’a été fixée pour la décision judiciaire.