Long Beach : les pneus Firestone à nouveau au cœur des stratégies

Long Beach Firestone

Ouverture de la saison de l’IndyCar Series à St. Petersburg ? La stratégie pneumatique a fait la différence. Deuxième manche au Thermal Club ? Même constat. À l’aube du Grand Prix Acura de Long Beach, tous les regards sont à nouveau tournés vers le rôle déterminant des gommes Firestone.

Répondant à la volonté de la série de creuser l’écart de performance entre les gommes dures (primaires) et les tendres (alternatives), Firestone a livré cette saison un composé alternatif particulièrement agressif. On l’a vu à St. Pete : l’adhérence maximale des pneus verts s’est volatilisée bien avant que les 18,5 gallons du réservoir ne justifient un passage par les stands.

À Thermal, sur une piste bien différente, l’écart de performance était moins marqué. Mais à Long Beach, Firestone reconduit le même composé alternatif qu’à St. Pete. Et sur ce tracé urbain exigeant, les différences de durabilité entre les deux types de gommes pourraient à nouveau bouleverser la hiérarchie stratégique.

Autre élément à surveiller : la distance de course, allongée de cinq tours cette année. Résultat : les 85 à 90 boucles à parcourir devraient intensifier la gestion des pneus. Côté allocation, IndyCar réintroduit également une répartition 5/5 (5 sets Prime et 5 sets d’Option), contre 6/4 précédemment. Autrement dit : moins de pneus endurants, plus de gommes explosives.

« Avec l’arrivée des moteurs hybrides à Long Beach, l’allongement de la distance, l’usure attendue des alternatifs et la nouvelle répartition pneumatique, il est probable que nous verrons deux relais en pneus verts, comme à St. Pete », explique Cara Krstolic, directrice de l’ingénierie et de la fabrication chez Firestone Racing.

Historiquement, Long Beach a souvent souri aux pilotes misant sur les composés alternatifs. Mais la faible longévité des nouveaux pneus verts pourrait bien rebattre les cartes.

« Ce circuit a toujours été favorable aux stratégies basées sur les pneus alternatifs », rappelle Kyle Kirkwood, vainqueur en 2023. « Mais avec les pneus 2025, c’est presque devenu irréaliste. La course est plus longue, l’usure est plus élevée… On ne verra sans doute pas les mêmes choix qu’à St. Pete, où tout le monde espérait simplement éviter une neutralisation en début de relais. »

Les équipes devront également composer avec les exigences des séances précédant la course. Entre la longue session d’essais du vendredi, celle du samedi matin, et le début des qualifications, les pneus primaires seront largement sollicités. Il pourrait donc être tentant de limiter les roulages pour préserver des sets de pneus durs en vue de la course.

Et une fois le départ donné, la gestion des gommes prendra une place prépondérante. Kirkwood, désormais chez Andretti Global, insiste : il sera impossible d’attaquer à fond pendant 90 tours sans en payer le prix. La régularité, la finesse sur l’accélérateur et les freins, et une lecture fine du trafic feront la différence.

« Surtout quand les autres sont sur des pneus différents, la tentation est grande de suivre le rythme. Mais on peut facilement se piéger en surchauffant un train de pneus qui ne tiendra pas. Parfois, il vaut mieux lâcher une position pour ne pas tout perdre ensuite. Ce n’est jamais facile à accepter quand on est pilote, mais c’est souvent la clé d’une bonne stratégie. »

Si les drapeaux jaunes s’invitent, ou si les fenêtres de ravitaillement s’ouvrent au bon moment, le Grand Prix de Long Beach pourrait bien une nouvelle fois se jouer… à la gomme près.