
Le sujet était sur toutes les lèvres dans le dernier épisode de Hauler Talk : La NASCAR envisage sérieusement un retour à 750 chevaux sur les short tracks dès 2025. Une décision qui marquerait un tournant majeur dans l’ère Next Gen, et qui répondrait directement à une grogne persistante des pilotes.
Depuis l’arrivée de la Next Gen en 2022, les courses sur les pistes courtes — Martinsville, Bristol ou encore Richmond — n’ont pas tenu leurs promesses. Ce format, autrefois garant d’intensité et de contacts musclés, est aujourd’hui perçu comme l’un des maillons faibles du calendrier.
Un package Next Gen sous le feu des critiques
La configuration actuelle des short tracks utilise un package moteur limité à 670 chevaux, combiné à une aérodynamique encore trop efficace. Résultat : des voitures trop stables, un grip trop important et un manque flagrant d’opportunités de dépassement. Les courses se suivent mais peinent à offrir du véritable spectacle.
Les critiques sont nombreuses et constantes. Denny Hamlin n’a pas mâché ses mots, tout comme Kevin Harvick ou encore Joey Logano, pour dénoncer des épreuves devenues trop prévisibles, manquant de caractère et ne mettant pas assez les pilotes en difficulté.
NASCAR ouvre le dialogue avec les motoristes
Face à cette situation, NASCAR a récemment initié des discussions avec les motoristes afin d’évaluer la possibilité de rehausser la puissance moteur sur les short tracks à 750 chevaux — comme c’était le cas avant l’introduction de la Next Gen. « Les pilotes réclament plus de puissance. On a ouvert le dialogue avec les motoristes pour voir si cela peut se faire dès cette année », a confirmé Russell Forde, l’un des responsables du département compétition de la NASCAR.
Un retour de puissance qui changerait radicalement le comportement des voitures sur les short tracks : plus de patinage, plus d’usure des pneumatiques, et un pilotage beaucoup plus exigeant — autant d’éléments qui pourraient redonner de la saveur à des courses devenues trop « propres ».
Des défis techniques et économiques à surmonter
Ce changement ne se fera pas sans compromis. Revenir à 750 chevaux implique de revoir les cartographies moteur et potentiellement certains composants internes. Cela représenterait un surcoût pour les écuries, en particulier les plus petites, déjà sous pression financière dans un environnement où la maîtrise des coûts est un objectif clé de la Next Gen.
La fiabilité serait également un point de vigilance. Sur des pistes comme Bristol ou Martinsville, les moteurs tournent à des régimes élevés pendant toute la durée de la course. Une hausse de puissance pourrait entraîner davantage de casses mécaniques si elle n’est pas anticipée par un développement technique rigoureux.
Une solution provisoire avant la révolution hybride ?
Ce retour à plus de puissance pourrait aussi s’inscrire comme une étape intermédiaire, en attendant l’introduction d’un nouveau moteur — potentiellement hybride ou à combustion plus efficiente — prévue à l’horizon 2026-2027. NASCAR explore depuis plusieurs années des solutions pour intégrer des technologies plus modernes sans trahir l’essence du stock-car racing.
Premiers tests dès cette saison ?
Aucune décision n’est encore prise, mais des essais pourraient être programmés dès cet été sur des pistes comme Martinsville ou Loudon pour évaluer l’impact réel de cette hausse de puissance sur le comportement des voitures Next Gen.
Si les résultats sont convaincants, un déploiement dès l’ouverture de la saison 2025 — notamment sur des épreuves historiques comme le Food City 500 (Bristol) ou le Cook Out 400 (Richmond) — n’est pas à exclure.