Bristol passe en mode MLB : un terrain de baseball dans le « Colosseum » de la NASCAR

Alors que le peloton de la Cup Series prend d’assaut l’Iowa Speedway ce week-end, c’est une autre forme de spectacle qui se prépare du côté du Tennessee : le MLB Speedway Classic, une rencontre inédite entre les Braves d’Atlanta et les Reds de Cincinnati, au cœur du Bristol Motor Speedway, alias le Last Great Colosseum.

Prévue ce samedi 2 août, cette confrontation historique marque le tout premier match de saison régulière de la Major League Baseball jamais disputé dans l’État du Tennessee — et surtout dans un temple du sport automobile. L’événement est présenté par BuildSubmarines.com.

« C’est toujours un plaisir d’utiliser notre enceinte sous un nouvel angle. Nous l’avions fait avec le football américain, nous le faisons désormais avec la MLB », explique Jerry Caldwell, président du Bristol Motor Speedway. « Ce projet, c’est l’aboutissement de plusieurs années de travail entre notre équipe, Speedway Motorsports et la MLB. Le rendu final est tout simplement incroyable. »

Une nouvelle page dans l’histoire hors-piste de Bristol

Ce n’est pas la première fois que Bristol sort des sentiers battus. Outre les mythiques night races de la NASCAR, le half-mile a accueilli en 2016 la fameuse Battle at Bristol — un match de football universitaire entre Tennessee et Virginia Tech devant 156 990 spectateurs, un record pour la NCAA.

Le MLB Speedway Classic s’annonce tout aussi spectaculaire : plus de 85 000 billets ont été vendus, dépassant ainsi le précédent record d’affluence pour un match MLB de saison régulière, établi en 1954 au Cleveland Stadium (84 587 spectateurs).

Un chantier titanesque pour une soirée historique

Pour accueillir ce match hors-normes, le chantier a débuté dès le 27 mai avec la démolition de certaines structures intérieures. Le site a été remis aux mains de la MLB le 23 juin. En tout, près de 400 ouvriers ont pris part à la construction du terrain de baseball, installé en plein milieu de l’ovale en béton.

Quelques chiffres à donner le vertige :

  • 340 tonnes d’argile pour le champ intérieur
  • 450 dalles de protection, issues du concept des London Series
  • 17 500 tonnes de gravier,
  • 11 800 m² de gazon synthétique Diamond Series AstroTurf, identique à celui du Rogers Centre (Toronto)
  • 7 700 m² de filets et équipements divers.

Résultat : un terrain complet, avec des dimensions réglementaires, allant de 100 mètres le long des lignes de faute à 122 mètres au centre, tout cela dans un ovale de 0,533 mile.

« On part d’un simple « Et si ? », on passe par des modélisations numériques, et aujourd’hui, on est là, à voir ce projet prendre vie. C’est un moment fort pour notre équipe », souligne Caldwell.

Baseball, NASCAR et culture américaine main dans la main

L’événement ne laisse pas indifférents les acteurs du paddock NASCAR. Uniformes inspirés des courses, gants de receveurs customisés façon Talladega Nights, simulateurs de course : les joueurs de MLB jouent le jeu à fond.

« J’espère que certains fans de baseball reviendront pour une course. Voir Bristol pour un match, c’est impressionnant — mais l’ambiance d’une night race est incomparable », commente Chase Briscoe.
« Elly De La Cruz a tourné quelques tours sur l’ovale, il était fasciné ! », ajoute-t-il.

« Toute initiative qui permet de croiser les publics est bénéfique pour la NASCAR », explique Michael McDowell (Spire Motorsports). « On l’a vu avec le Clash au Coliseum, les courses urbaines ou les événements croisés comme celui-ci. Cela nous donne de la visibilité et montre la polyvalence de notre discipline. »

Retour au short track dès septembre

Pas de répit pour Bristol : une fois le dernier lancer effectué, place à la reconversion. Il faudra à peine six semaines pour remettre l’ovale en configuration NASCAR. Le mythique short track accueillera les trois séries nationales en septembre, avec en point d’orgue la Bass Pro Shops Night Race, manche éliminatoire des Round of 16 en Cup Series.

« Tout est planifié. Nos partenaires de la MLB et nos équipes savent qu’il faut ensuite tout démonter dans les temps pour accueillir les Playoffs. On a l’expérience, la méthode, et la motivation pour livrer dans les délais », conclut Caldwell.

Bristol, plus que jamais, est une arène multifonction unique au monde, capable d’écrire l’histoire du sport américain — qu’il s’agisse de NASCAR, de football ou, désormais, de baseball.