
Au lendemain de sa victoire à Richmond, Austin Dillon est revenu sur un week-end marqué par la douleur, la persévérance et une victoire de prestige pour Richard Childress Racing. Le pilote de la Chevrolet n°3 a répondu aux questions des médias, accompagné de son fils Ace.
Tu as évoqué une côte cassée à la télévision. Que s’est-il passé ?
Austin Dillon : Je n’aime pas trop en parler, mais je suis tombé d’une échelle en voulant récupérer mon étui d’arc pour la saison de chasse. J’ai atterri dessus, ça m’a coupé le souffle et j’ai tout de suite su que c’était sérieux. Les radios ont confirmé que la septième côte à droite était cassée. J’ai quand même roulé à Iowa, puis à Watkins Glen, et maintenant ici. Ça reste douloureux, mais ça s’améliore chaque semaine.
Ton équipe répond toujours présent dans les moments cruciaux. Pourquoi ?
Austin Dillon : On est juste faits comme ça. On n’abandonne jamais. Mes gars croient en moi, et mon équipe de ravitaillement, ce sont de vrais chiens de combat. Ils auraient pu aller ailleurs, dans des équipes plus performantes, mais ils sont restés avec moi. Ça crée des liens forts. À Iowa, ils ont eu un début de course compliqué dans les stands, puis ils se sont ressaisis et ont été impeccables quand ça comptait. Je leur fais confiance, ce sont mes gars.
Derrière la victoire, il y a aussi un énorme travail pour faire progresser RCR. Comment gères-tu ce rôle élargi ?
Austin Dillon : Le roc de notre organisation, c’est mon grand-père. Il a toujours été là, sur le camion, à donner son maximum. Mais il vieillit, et je veux l’aider à porter ce poids. Avec mon frère, on essaie de prendre le relais pour alléger sa charge.
L’arrivée de Richard Boswell a aussi été déterminante. C’est un vrai leader, et je lui ai dit plusieurs fois : avec cette équipe-là, si je n’arrivais pas à être performant, il faudrait que je réfléchisse à un autre rôle. Heureusement, on a trouvé notre rythme et ça fonctionne.
Ton grand-père est connu pour son caractère bien trempé. Comment se passent vos discussions ?
Austin Dillon : On se dispute, c’est clair. Pas facile de s’opposer à son grand-père. Mais parfois, il faut pousser dans une autre direction pour faire avancer les choses. Il est très loyal, parfois trop. On doit parfois le bousculer, mais il a sa manière à lui : tu lui dis quelque chose, il s’énerve, puis deux semaines plus tard il revient avec l’idée comme si elle venait de lui (sourire).
Après tout ce que tu as vécu l’an dernier, tu n’avais pas de rancune en revenant ici ?
Austin Dillon : Honnêtement, je suis trop fatigué pour être en colère (sourire). Entre le rhume, la côte cassée et tout le reste, j’ai beaucoup encaissé. Mais je crois que tout arrive pour une raison. Dieu a un timing pour tout. Ce soir, j’étais plus calme que jamais dans la voiture. Pas de frustration, juste de la gratitude.
Tu as l’impression de recevoir assez de crédit pour tes résultats en Cup ?
Austin Dillon : Je pense que oui. J’ai des fans incroyablement fidèles. On se bat, on gratte, et on trouve des solutions. J’ai gagné deux titres en Xfinity, quelques courses en Cup, et celle-ci est sans doute l’une des plus belles car il n’y a pas eu de controverse. C’était une vraie démonstration.
Certains continuent à dire que tu pilotes la n°3 uniquement grâce à ton grand-père…
Austin Dillon : Ils le diront toujours, même si je gagne 50 courses. Et ils n’ont pas tort : c’est bien mon grand-père qui m’a donné cette chance. Mais j’essaie chaque jour de lui rendre son investissement.
On t’a vu célébrer avec Ace et toute ta famille. Que représente cette victoire partagée avec eux ?
Austin Dillon : C’est énorme. Avoir Ace et Blaize avec moi en Victory Lane, ce sont des souvenirs à vie. Je veux qu’ils voient que leur père ne lâche jamais et continue à se battre. Ça vaut autant que le trophée.
Comment cette victoire influence-t-elle ton approche des Playoffs ?
Austin Dillon : Je suis confiant. Le premier tour correspond à des pistes où je me sens bien : Darlington, New Hampshire, Gateway. On peut clairement jouer les trouble-fêtes. L’exécution et la stratégie de ce soir sont des points qu’on peut reproduire.
Tu sembles désormais très à l’aise à Richmond, alors qu’au début ce n’était pas le cas…
Austin Dillon : Exactement. C’était l’un de mes pires circuits au départ. Mais un test en Xfinity m’a permis de comprendre certaines choses. J’ai mon style de pilotage ici, une ligne différente qui m’aide à préserver mes pneus. Avec l’expérience, j’ai trouvé un rythme et aujourd’hui, je me sens vraiment à l’aise.
On te sent plus posé, plus reconnaissant qu’arrogant. C’est un changement volontaire ?
Austin Dillon : Oui. Quand j’étais en Trucks ou en Xfinity, j’avais une grosse confiance, presque trop. Mais la Cup te remet vite à ta place. Aujourd’hui, je suis surtout reconnaissant. Reconnaissant de courir au plus haut niveau, de gagner pour ma famille et mon équipe, et d’avoir cette opportunité.
Dernière question : que disait Ace en sortant de la Victory Lane ?
Austin Dillon : (sourire) Il m’a dit : « Papa, ça fait longtemps qu’on n’a pas gagné ! » Alors que c’était l’an dernier… Mais si c’est Ace qui dit qu’on doit aller fêter ça, alors tout le monde vient à la maison !