Shane van Gisbergen n’aime pas perdre de temps. Mais s’adapter, apprendre, et surprendre, ça oui. Le Néo-Zélandais a bouclé sa première saison complète en NASCAR Cup Series avec une conviction simple : il n’a encore rien montré de tout son potentiel. Pourtant, mardi soir, lors de la cérémonie de fin de saison à Nashville, il est monté sur scène pour récupérer un trophée que beaucoup n’avaient même pas osé lui prédire en début d’année : celui de Rookie of the Year en Cup Series.
Van Gisbergen parle d’une saison « exceptionnelle », presque irréelle. Et ce n’est pas uniquement à cause des statistiques. Ce que le triple champion du Supercars australien a découvert en NASCAR, c’est un univers où chaque week-end est une bataille totale. Entre les fans, les voyages, les garages ouverts au public et l’intensité des courses, tout l’a happé. Il pensait venir tester. Il a fini par rester.
L’adaptation n’a pas été immédiate. Passer des Xfinity Series aux voitures Next Gen de la Cup Series, ce n’est pas un simple changement de catégorie. Les voitures réagissent différemment, ont plus d’appui, une répartition de masses unique et un comportement très sensible sur les longs runs. « Le niveau est incroyable », explique-t-il. « Je savais que ce serait dur. Mais le début a été un choc. »
Et pourtant, la suite a confirmé son talent. Au fil de la saison, van Gisbergen a remporté cinq courses, mené 312 tours, et décroché sa place en playoffs. Il a terminé 12ème au classement général, une performance rarissime pour une Rookie issue d’une discipline étrangère. Sa progression sur ovale a été l’élément le plus frappant. Moyenne d’arrivée de 26,6 sur les 14 premières courses. Puis 23,2 sur les suivantes. Et surtout une 10ème place à Kansas Speedway, premier vrai déclic sur ovale.
Plus étonnant encore : il a découvert qu’il aimait les circuits intermédiaires, les fameux ovales d’un mile et demi. Ceux qu’il trouvait plats, répétitifs. Finalement, il y a vu de la vitesse, du rythme, du contrôle. « Ce sont des courses géniales. On peut se déplacer, attaquer. J’adore ça. »
La n°88 de la Trackhouse Racing ne changera presque pas en 2026. C’est ce qu’il voulait. Continuité. Stabilité. Et une base solide pour aller plus loin. Van Gisbergen ne fixe aucun objectif. Pas de chiffres, pas de médias en quête de déclarations fracassantes. Juste une phrase :
« On continue à construire. Et on reviendra encore plus forts. »
