Impasse dans les négociations sur les charters

L’année 2024 s’annonce comme une période charnière pour la NASCAR, tant du côté des pilotes que des équipes. L’expiration de l’accord actuel sur les charters d’équipe, l’équivalent des franchises dans la série, crée une incertitude majeure quant à l’avenir de la compétition.

Au cœur des négociations se trouve la question de la répartition des droits médiatiques. Les équipes, qui ne touchent actuellement que 25 % de ces droits, réclament une part plus importante et une participation aux futurs revenus, notamment ceux liés aux jeux d’argent. La NASCAR, de son côté, s’y montre réticent, arguant que ses propres accords de droits médiatiques ne sont pas permanents.

Cette impasse met en suspens la « silly season », la période durant laquelle les pilotes et les équipes négocient leurs contrats pour la saison suivante. Habituellement, cette période est animée par les rumeurs et les transferts, mais l’incertitude liée aux charters freine les discussions.

Des conséquences sur le marché des pilotes

Les pilotes sont particulièrement touchés par cette situation. Nombreux sont ceux dont les contrats arrivent à terme à la fin de la saison 2024, et ils se retrouvent sans savoir où ils courront l’année prochaine. Parmi les pilotes en fin de contrat figurent des noms importants comme Martin Truex Jr., tous les pilotes SHR ( Chase Briscoe, Josh Berry, Noah Gragson et Ryan Preece ) ou encore Daniel Suarez.

Les équipes qui souhaitent vendre des charters discutent évidemment avec les acheteurs en supposant que la transaction finira par être conclue. La plus grande équipe qui écoute au moins les offres de vente de charters est la Stewart-Haas Racing. Actuellement composée de quatre voitures, l’organisation n’a pas encore renouvelé son contrat avec Ford pour l’année prochaine et a envoyé aux acheteurs potentiels des informations sur ce qu’il faudrait pour acheter une location.

Plusieurs équipes souhaitent à l’inverse grandir en achetant des charters. Ceux-ci incluent la Trackouse Racing, le Legacy Motor Club, la 23XI Racing et éventuellement la Front Row Motorsports.

La Front Row, si elle s’agrandit, aurait également probablement besoin de plus d’espace. la SHR, qui possède deux grands bâtiments (l’un étant pour la Cupe, l’autre ayant servi de siège social à Haas pour la Formule 1 aux États-Unis), pourrait également vendre l’un de ses bâtiments en cas de réduction de ses effectifs.

La Trackhouse est l’organisation qui pourrait avoir le plus besoin de charters car elle compte actuellement quatre pilotes sous contrat mais seulement deux charters. L’équipe a prêté Zane Smith à la Spire Motorsports pour cette année et Shane van Gisbergen réalise un programme complet en Xfinity Series et un programme partiel en Cup avec la Kaulig Racing.

Des répercussions sur l’avenir de la NASCAR

L’issue des négociations sur les charters aura des répercussions importantes sur l’avenir de la NASCAR. Un accord favorable aux équipes pourrait les rendre plus puissantes et influencer le choix des pilotes. À l’inverse, un statu quo pourrait maintenir l’équilibre actuel des forces, mais ne répondrait pas aux préoccupations financières des équipes.

Alors que la saison 2024 bat son plein, les yeux sont rivés sur les négociations entre la NASCAR et les équipes. Le destin de la « silly season » et, à plus long terme, de la série elle-même, en dépend.

Les négociations sur les chartes sont menées par l’Association des propriétaires d’équipes de NASCAR (NASCAR Team Owners Association, NTOA). Le président de la NTOA, John Clagett, a déclaré que les équipes sont prêtes à « partir » si elles n’obtiennent pas satisfaction. La situation est donc tendue et il sera intéressant de suivre l’évolution des négociations dans les mois à venir.