Importance du don d’organes: L’histoire de Marcos Ambrose

Pendant des années, Marcos Ambrose a été connu pour son tempérament de battant sur la piste, que ce soit dans les Supercars australiennes ou en NASCAR. Mais derrière le sourire et les apparitions publiques, l’ancien pilote de la Joe Gibbs Racing menait une autre bataille, bien plus terrible, loin des circuits et des projecteurs. Une lutte silencieuse contre un cancer colorectal agressif, qui aurait pu lui coûter la vie.

C’est à l’occasion de la Pirtek Legends Night 2025 que le double champion de Supercars et ancien vainqueur en NASCAR a révélé pour la première fois les détails de cette épreuve intime. Devant une salle émue, Ambrose a raconté comment un simple mal d’épaule s’est transformé, en quelques heures, en diagnostic de stade 4.

« Mon diagnostic est arrivé très rapidement, soudainement et de manière totalement inattendue », a-t-il confié. « J’étais en train de creuser une tranchée dans mon jardin, j’avais mal à l’épaule, mais je n’y prêtais pas attention. Douze heures plus tard, on m’annonçait un cancer colorectal avancé, déjà métastasé au foie. »

À ce moment-là, les médecins parlaient d’un cancer terminal. Le foie d’Ambrose était déjà sévèrement touché, expliquant la douleur à l’épaule. Sans symptômes évidents, le diagnostic est tombé trop tard. « Nous l’avons détecté bien trop tard. Il n’y avait aucun signe avant-coureur », a-t-il expliqué.

Face à ce verdict, le pilote n’a pas baissé les bras. Une chimiothérapie intensive a rapidement été mise en place pour tenter de ralentir la progression de la maladie. Contre toute attente, le traitement a commencé à produire des effets. « La chimiothérapie a fonctionné. Cela a ouvert la voie à plusieurs interventions chirurgicales et, finalement, à la possibilité d’une greffe du foie. »

Cette option restait risquée, soumise à de nombreux critères médicaux. Ambrose a fini par être le troisième patient en Australie à bénéficier d’une greffe dans de telles conditions. Mais le parcours fut long. Installé alors en Tasmanie, il a dû déménager à Sydney pour être à proximité de l’hôpital, prêt à recevoir un organe compatible à tout moment.

Cette attente interminable fut une épreuve pour toute la famille. Sa fille Adelaide est restée à Launceston pour terminer sa scolarité, tandis que Marcos et son épouse attendaient l’appel salvateur. Lorsqu’il est enfin arrivé, Ambrose a été transporté d’urgence à l’hôpital pour subir une greffe du foie complète.

Aujourd’hui, un an après l’opération, il a largement dépassé le pronostic initial de survie. « Je suis vivant grâce à la grâce et au don d’une autre personne », a-t-il déclaré, la voix empreinte d’émotion.

Ambrose sait que la bataille n’est pas totalement gagnée. Mais il est désormais déterminé à sensibiliser le public à l’importance du don d’organes. Lors de la Pirtek Legends Night, les premiers 10 000 dollars de la vente aux enchères ont d’ailleurs été reversés à l’organisation Donate Life.

Le sport automobile reste un fil conducteur dans sa reconstruction. Sa fille Tabitha, engagée dans les championnats de Trans Am et de Formule Ford, lui offre une nouvelle raison d’avancer. « C’est elle qui me pousse à continuer. Cette passion commune nous relie et me donne un but. »

Malgré les cicatrices, Marcos Ambrose affiche une sérénité rare. « J’ai trouvé la paix intérieure. On a traversé une période difficile, mais tout va bien. On ne sait jamais ce que demain nous réserve, alors je profite de chaque jour. »

L’ancien pilote NASCAR n’a rien perdu de sa détermination. Simplement, son combat se mène désormais loin des virages, sur un autre circuit : celui de la vie.