L’ouverture du procès antitrust opposant la NASCAR à 23XI Racing et Front Row Motorsports a offert une première journée tendue, sans toutefois dévoiler immédiatement les points les plus explosifs du dossier. Dans une salle d’audience attentive, les plaidoiries ont posé les bases d’un affrontement juridique majeur qui pourrait redéfinir les relations entre la NASCAR et les équipes de la Cup Series. Mais avant d’aborder les enjeux centraux, la journée s’est surtout concentrée sur la mise en place du contexte et l’appel d’un témoin très attendu.
Denny Hamlin, co-propriétaire de la 23XI Racing, a pris place à la barre en fin d’après-midi. Son témoignage, encore à ses débuts, a permis de comprendre comment la structure qu’il partage avec Michael Jordan a grandi. Il a rappelé les montants investis dans les trois Charters successifs. D’abord 4,7 millions de dollars, puis 13,5 millions, avant un troisième achat à 28 millions. Ces chiffres ont illustré la valeur croissante d’un système central dans ce procès.
La NASCAR s’appuie elle aussi sur ces données pour défendre sa position. Les avocats de la sanctioning body ont rappelé que le Charter, instauré en 2016 à la demande des équipes, a offert des garanties inédites. Ils ont évoqué les places assurées sur la grille pour les 36 voitures Charterisées, les revenus supérieurs versés aux détenteurs et la création d’un actif financier apprécié jusqu’à 45 millions de dollars. Selon eux, la NASCAR a respecté ses engagements depuis neuf ans.
Pour les plaignants, le débat est tout autre. Leur argument principal repose sur la notion de monopsonie. Ils estiment que la NASCAR, unique acheteur des services des équipes au plus haut niveau du Stock Car, utilise sa position pour maintenir les coûts bas. Selon eux, les équipes ne reçoivent pas la juste valeur de leur présence, notamment en raison de la structure actuelle des pistes et des contrats exclusifs avec Speedway Motorsports.
L’acquisition d’International Speedway Corporation en 2019 a également été évoquée. Les avocats de la NASCAR ont rappelé que le Department of Justice avait examiné l’opération avant de la valider.
Hamlin a aussi décrit les dépenses lourdes imposées par le calendrier et les directives techniques. Il a cité un coût annuel moyen de 20 millions de dollars par voiture engagée. Il a estimé que chaque Charter versait environ 12,5 millions en 2025, contre près de 9 millions sous l’accord précédent. Pour lui, certaines dépenses imposées, comme la course de la Cup Series à Mexico City, créent une pression supplémentaire sur les équipes.
La journée s’est conclue par une remarque du juge et un rappel strict aux jurés. Ils ne doivent parler du procès à personne. Hamlin reprendra sa déposition mardi, cette fois avec les points les plus sensibles au cœur des échanges.
