La quatrième journée du procès antitrust opposant 23XI Racing et Front Row Motorsports à la NASCAR a offert une nouvelle série d’échanges intenses au tribunal fédéral du Western District of North Carolina. Les débats ont longuement tourné autour du fonctionnement interne de la discipline et de la manière dont les équipes perçoivent la gouvernance actuelle. Les premières heures ont rappelé que ce dossier pourrait redéfinir l’équilibre du modèle économique de la NASCAR. Mais les éléments majeurs du jour ne se sont révélés qu’au fil de témoignages soigneusement décortiqués par les avocats des deux camps.
- Procès antitrust de la NASCAR : Troisième journée
- Procès antitrust de la NASCAR : Deuxième journée
- Procès antitrust de la NASCAR : Première journée
- Procès antitrust de la NASCAR : Présentation et enjeux avant le début du procès
Après la fin de la déposition entamée la veille par Bob Jenkins, propriétaire de la Front Row Motorsports, la journée a surtout été marquée par l’audition de Steve O’Donnell. Le président de la NASCAR a été appelé en tant que témoin adverse par Jeffrey Kessler, avocat principal des plaignants. Très vite, les questions ont ciblé les clauses d’exclusivité contenues dans les accords de sanction, en particulier ceux signés avec les circuits appartenant à Speedway Motorsports. Kessler a tenté de démontrer que ces dispositions limitaient la concurrence potentielle pour les équipes titulaires d’un Charter.
Les échanges se sont ensuite déplacés vers d’autres sujets sensibles : la menace représentée par des séries émergentes comme la SRX, la durée des Charters dans le cadre de l’accord 2025, ou encore le rôle de la gouvernance de la discipline, notamment après la suppression du mécanisme dit des “three strikes”, jusque-là synonyme de droit de veto pour les propriétaires d’équipes.
Selon O’Donnell, cet assouplissement était nécessaire pour accompagner la croissance du sport. Il a cité deux exemples clés : l’expansion vers Mexico City en 2025 et le partenariat avec Amazon Prime Video. Sans cette liberté, selon lui, aucun des deux projets n’aurait pu aboutir. Il a également justifié les investissements lourds consentis pour les trois années de l’expérience du Chicago Street Course, un chantier initialement difficile à défendre en interne.
La journée a aussi été marquée par un moment délicat pour Bob Jenkins, revenu sur une déclaration faite mercredi. Il a admis avoir surestimé le coût annuel du fonctionnement d’une voiture engagée en NASCAR Cup Series. Les documents financiers de sa propre équipe indiquaient plutôt un maximum d’environ 14 millions de dollars par voiture.
En fin de session, le juge Kenneth D. Bell a exprimé un certain agacement face au rythme des débats, estimant que les avocats s’attardaient avec insistance sur des éléments déjà traités. Cette lenteur pourrait même compromettre la venue de Roger Penske, qui n’est disponible que lundi alors que les plaignants n’ont pas encore accepté qu’il témoigne avant la clôture de leur présentation.
L’audition d’O’Donnell doit reprendre vendredi et pourrait encore révéler de nouveaux points de tension dans un procès qui pourrait redessiner les contours du modèle économique de la NASCAR.
