
Ce qui aurait pu être un dimanche à oublier pour Kyle Larson s’est transformé en session d’entraînement stratégique pour l’écurie Hendrick Motorsports. Victime d’un accident dès le 4ème tour du Goodyear 400 à Darlington, Larson et son équipe ont profité de la situation pour explorer les moindres recoins du nouveau règlement NASCAR concernant le Damaged Vehicle Policy (DVP).
Tout a basculé dans le virage 2, lorsque la Chevrolet Camaro ZL1 n°5 est partie en tête-à-queue et a terminé sa glissade par un violent contact avec le mur intérieur, nez en avant. La voiture semblait bonne pour la casse, mais Cliff Daniels, chef d’équipe de Larson, a immédiatement demandé à son pilote de rester à bord pour permettre un remorquage vers la zone DVP dans le garage.
« Je ne pense pas que ce soit terminé », a calmement lancé Daniels à la radio.
Et il avait raison : près de deux heures de réparations plus tard, Larson reprenait la piste… avec 160 tours de retard. Il terminera 37ème, un point à la clé, mais l’objectif n’était plus le classement.
« Ce fut une excellente opportunité pédagogique pour nous », a expliqué Daniels. « On a remplacé la barre de pare-chocs avant et pas mal de composants du nez. Nos gars ont pu se familiariser avec le processus, les attentes de NASCAR, les systèmes d’attaches, le splitter, tous les éléments de sécurité. »
Cette séquence inédite n’aurait pas été possible les saisons précédentes. Avant 2024, la règle DVP imposait un compte à rebours de 8 minutes pour effectuer les réparations sur la voie des stands, faute de quoi la voiture devait abandonner. Désormais, les voitures accidentées peuvent être tractées jusqu’au garage, où les équipes disposent de plus de liberté pour décider si elles reprennent ou non la course — une évolution majeure dans l’ère Next Gen.
« Honnêtement, c’était aussi instructif pour NASCAR », a souligné Daniels. « Le clip avant, la suspension, la direction, les radiateurs étaient intacts. Seule la barre de pare-chocs en aluminium avait cédé — et rien que ça, c’est déjà beaucoup de boulot. »
Au-delà de l’intérêt technique, l’équipe a vu l’opportunité de maintenir une activité en piste : enchaîner les arrêts, tester des ajustements, simuler des cycles de ravitaillement — autant de données exploitables dans l’optique des playoffs, notamment lors du Southern 500 de Darlington en septembre.
Daniels estime même que, dans une situation similaire à l’avenir, ils pourraient réduire de 20 tours le temps nécessaire pour remettre la voiture en état.
« Ce n’était peut-être pas pour les points, mais chaque tour, chaque arrêt, chaque manœuvre nous a appris quelque chose », a conclu Daniels.