
Le dimanche 5 mai 2025, au Texas Motor Speedway, Joey Logano a mis fin à une disette avec une victoire marquante lors du Würth 400, signant au passage son premier succès sous les couleurs de AAA avec la Ford n°22 du Team Penske. Un résultat qui fait du bien, une semaine seulement après une disqualification frustrante à Talladega. Le double champion NASCAR Cup Series est revenu en conférence de presse sur cette victoire, les difficultés rencontrées depuis le début de saison, la stratégie de course, et l’importance de la cohésion au sein de son équipe.
Joey, une première victoire avec AAA après tant d’années de partenariat. Que représente ce succès pour toi et l’équipe Penske ?
Joey Logano : C’est un énorme soulagement, franchement. On commençait à se demander si on allait un jour réussir à leur offrir une victoire. AAA est avec nous depuis 14 ans, et même si on a souvent été proches, ça n’était jamais tombé du bon côté. Aujourd’hui, c’était spécial. Après la semaine dernière, rebondir comme ça, c’était important. On l’a fait à la manière du 22 : une course propre, des dépassements méthodiques, de bons restarts, et au final, la victoire. La voiture était rapide, et l’équipe a fait un travail incroyable.
Cette victoire vient juste après la disqualification de Talladega. Est-ce que ça efface cette frustration ?
Logano : Chaque semaine, il y a une nouvelle histoire. Avant cette course, j’ai dit à ma femme : “Regarde, on va gagner celle-là.” C’est dans notre ADN. Quand on nous bouscule, on revient plus forts. On avait une voiture rapide aujourd’hui, et on a su en tirer parti. C’est toujours agréable de changer la narration d’une semaine à l’autre.
Tu as mentionné que la ligne droite arrière était piégeuse. Que penses-tu globalement de la piste à Texas ?
Logano : C’est clairement difficile de dépasser ici. Les voitures sont toutes très proches en termes de performances. Il faut donc jouer sur les stratégies pour se placer à l’avant. Il y a encore du PJ1 là-haut, la surface n’a pas changé depuis un moment, et il y a beaucoup de bosses. Cela dit, aujourd’hui, on pouvait trouver différentes lignes, surtout en 1-2. En 3-4, certaines voitures étaient capables d’élargir et de créer des opportunités. C’était surtout dans la seconde moitié de course que ça s’est animé. Globalement, je pense que le week-end a été bon pour le spectacle.
Le top 10 de l’arrivée ne ressemble en rien à la grille de départ. Est-ce que cela t’a surpris ?
Logano : Un peu, mais il y a eu beaucoup de remaniements pendant la course : pénalités, accrochages… On a vu des bonnes voitures reculer. De notre côté, on a toujours pris quatre pneus. Pas de stratégie folle, juste une exécution propre. On savait qu’on avait une voiture capable de remonter, même si on ne pensait pas forcément viser la gagne. Finalement, tout s’est mis en place.
Tu t’attendais à autant d’incidents dans le peloton ?
Logano : Pas vraiment, mais c’est la NASCAR. Tu sais que tout peut arriver, surtout sur une piste aussi capricieuse. Certains prennent plus de risques que d’autres, parfois ça passe, parfois non. En 3-4, si tu es un peu libre et que tu touches le limiteur arrière, c’est terminé. Il faut savoir où placer la limite, et l’équipe m’a aidé à bien gérer ça aujourd’hui.
D’où vient cette capacité de rebondir après une déception comme la semaine passée ?
Logano : Honnêtement, je pense que c’est quelque chose que tu développes avec l’expérience. Quand quelqu’un doute de toi, ça peut devenir une source de motivation. On veut prouver qu’ils ont tort. Ça ne veut pas dire que je travaille plus une semaine que l’autre, mais inconsciemment, ça pousse. C’est pareil pour n’importe quel métier, je suppose. Si quelqu’un critique ton travail, tu veux faire mieux la prochaine fois. C’est ce qu’on a fait aujourd’hui.
Cette victoire te qualifie pour les playoffs. Qu’est-ce que ça représente après 11 courses sans résultats marquants ?
Logano : Je voulais surtout retrouver de l’élan. J’avais dit ce matin : “Donnez-moi juste une bonne voiture, je veux retrouver le top 10, le top 5.” Finalement, on gagne. Ce n’est pas juste une qualification pour les playoffs, c’est une bouffée d’oxygène pour tout le monde dans l’équipe.
Michael McDowell a surpris tout le monde avec une stratégie à deux pneus. Tu pensais qu’il tiendrait aussi longtemps ?
Logano : Franchement, oui et non. Il a bien géré ses restarts, et il n’y a pas eu de longs runs sous vert à la fin. Ça l’a aidé. On savait que les voitures à deux pneus pouvaient tenir un moment en air libre, mais une fois qu’elles se faisaient rattraper, elles chutaient vite. Il a su maximiser ce qu’il avait.
Paul Wolfe (son crew chief) t’a emmené voir une course de sprint car samedi soir. Ça change, non ?
Logano : Ouais, c’était marrant ! Paul, c’est un gars super carré, tout doit être parfait avec lui. Alors l’idée qu’il m’emmène sur une piste en terre, ça m’a fait rire. Mais c’était génial. Ces pilotes sont incroyables, c’est une discipline totalement différente. J’aimerais essayer… mais je pense aussi à ma famille, mes sponsors, et à Roger Penske ! (rires)
Ce succès porte ton total à 37 victoires en Cup, dépassant Brad Keselowski et rejoignant Bobby Isaac. Qu’est-ce que ça t’inspire ?
Logano : C’est super. Ce sont des noms qui comptent dans l’histoire de ce sport. Je n’ai pas trop réfléchi à ça sur le moment, mais c’est un honneur. Brad, j’ai partagé beaucoup avec lui chez Penske. Et continuer à grimper dans les classements, c’est gratifiant. Il faut savourer chaque victoire, car elles ne sont jamais garanties.