Cinq courses de playoffs, cinq top 10. Chase Briscoe est le seul pilote de la NASCAR Cup Series à avoir réalisé pareille régularité depuis le lancement de la postseason. Pourtant, au moment d’aborder le Bank of America ROVAL 400 dimanche sur le circuit routier du Charlotte Motor Speedway, cette statistique ne lui garantit aucun confort.
Car en NASCAR, la question demeure toujours la même : « Qu’as-tu fait pour moi dernièrement ? »
Avec huit pilotes appelés à poursuivre leur route et quatre à quitter la danse, Briscoe occupe la 7e place du classement, seulement 21 points au-dessus de la ligne de coupure. Un matelas qui paraît confortable… jusqu’à ce qu’on regarde derrière lui : le champion en titre Joey Logano n’est qu’à huit longueurs, et Ross Chastain, premier éliminé virtuel, pointe à 21 unités.
« Ce week-end, on ne court que le 22 (Logano) et le 1 (Chastain) », explique Briscoe, qui affiche une moyenne de 23,8 au Charlotte Roval en quatre départs, avec un seul top 10. « Si on parvient à les devancer dans les segments et à l’arrivée, on sera qualifiés. Mais ce n’est évidemment pas si simple. Tu peux être solide, et malgré tout te retrouver dehors. »
La stratégie au cœur du jeu
Pour Briscoe et son crew chief James Small, le dilemme sera clair : jouer les points de segments, au risque de repartir en fond de peloton après les arrêts, ou sacrifier ces points pour préserver une meilleure position en piste.
« Tous les pilotes en lice vont chercher les points d’étape », souligne Briscoe, vainqueur de la première course NASCAR Xfinity organisée sur ce tracé en 2018. « Mais dès que tu fais cette stratégie, tu repars 20e ou 25e, et c’est là que tes espoirs de playoffs peuvent disparaître très vite. »
SVG, la menace permanente
Au-delà de la stratégie, un nom revient sans cesse dans le paddock : Shane van Gisbergen. Le Néo-Zélandais, triple champion de Supercars et désormais pilote Trackhouse, a remporté les quatre dernières courses sur circuit routier cette saison.
« Si nous sommes assez rapides pour aller chercher SVG, les points d’étape importent moins », affirme Chastain, son coéquipier et adversaire direct pour la qualification. « Parce qu’avec ce rythme, tu peux viser directement la victoire. »
Derrière, le couperet est plus tranchant
Pour Bubba Wallace (-26) et Tyler Reddick (-29), tous deux chez 23XI Racing, la tâche s’annonce ardue mais pas impossible. Quant à Austin Cindric (-48), il n’a guère le choix : seule une victoire lui permettrait de prolonger l’aventure. Son meilleur résultat au Roval reste une 4e place l’an dernier.
L’histoire plaide pour les favoris
Depuis 2018, six des sept éditions du Roval ont été remportées par des pilotes actuellement engagés en playoffs :
- Ryan Blaney (2018)
- Chase Elliott (2019, 2020)
- Kyle Larson (2021, 2024)
- Christopher Bell (2022)
Déjà qualifiés grâce à leurs victoires, Blaney et Elliott peuvent courir sans pression. Larson et Bell disposent eux aussi d’une avance confortable.
Reste Logano : sauvé de justesse l’an dernier après la disqualification d’Alex Bowman, le pilote Penske avait finalement transformé ce sursis en… troisième titre Cup. Briscoe espère bien écrire un scénario similaire : jouer les équilibristes au Roval, et se donner une chance de rêver plus loin.
