Joey Logano en a ri, mais il y avait de quoi.
Dimanche au Charlotte Roval, le double champion Cup a assisté depuis son pare-brise à un dernier tour d’anthologie, où tout s’est joué en une poignée de virages — et où sa saison a tenu à un contact entre Ross Chastain et Denny Hamlin.
Alors qu’il semblait condamné, Logano a profité d’un chaos total dans la dernière chicane pour se faufiler et s’emparer in extremis du dernier ticket pour le Round of 8.
À ce moment précis, il ne lui restait qu’à espérer que tout explose devant lui. Et c’est exactement ce qu’il s’est passé.
« Euh… des voitures en marche arrière, des gars en perdition, » a raconté Logano en riant. « J’ai vu [Chastain] plonger sur la 11 et je me suis dit : “Oh boy, ça pourrait tout changer.” À ce moment-là, j’étais juste passager. On avait fait notre lit, il ne restait plus qu’à espérer que tout tienne jusqu’à la ligne. »
Jusqu’à ce dernier tour, Logano et Chastain étaient à égalité de points, le tie-break jouant en faveur du pilote Trackhouse. Mais lorsque Chastain a tout tenté sur Hamlin pour sauver sa place, la manœuvre s’est retournée contre lui.
Dans la confusion, Alex Bowman, Ricky Stenhouse Jr. et Logano ont trouvé une ouverture, laissant la n°22 devancer la n°1 de quatre points à l’arrivée.
« C’était un vrai soulagement, » a admis Logano. « La n°1 était meilleure que nous aujourd’hui. Après leurs soucis dans la voie des stands, je pensais qu’ils étaient loin derrière. Mais ils ont joué la stratégie à fond, et ça a failli payer. Leur long run était solide, comme celui du vainqueur Shane van Gisbergen. Ils ont trouvé quelque chose, et il va falloir qu’on trouve notre propre réponse. »
Cette fin de course a une fois de plus mis en lumière la science stratégique de Paul Wolfe, son chef d’équipe, qui a pris le pari d’un dernier arrêt pneus à 11 tours de l’arrivée.
Un call risqué, car au même moment, Chastain dépassait Logano pour la 13e place, reprenant virtuellement la dernière position qualificative.
Tour après tour, Logano a réduit l’écart : huit points à six tours de la fin, six à cinq tours, puis quatre à trois tours.
Sous le drapeau blanc, la différence n’était plus que d’un point. Et c’est là que le destin — ou la précipitation de Chastain — a fait basculer la balance.
« Les gens désespérés font des choses désespérées, » a soufflé Logano. « Les playoffs te poussent à remettre en question ta moralité. La vraie question, c’est : qu’es-tu prêt à faire ? »
Grâce à ce finish rocambolesque, la quête de Logano pour un troisième titre Cup Series reste vivante. L’an dernier, il s’était déjà qualifié pour le Championship 4 après une victoire à Las Vegas, la semaine suivant le Roval.
De quoi rappeler à tout le monde que le pilote Penske reste dangereux quand il joue avec le dos au mur.
« Nous sommes une équipe dangereuse, » a-t-il lancé, sourire en coin. « Beaucoup ne veulent pas nous voir avancer, mais c’est justement là qu’on devient les plus dangereux. On n’a peut-être pas les plus gros moyens, mais on se bat. On est juste une bande de ratés qui refuse d’abandonner. »
