Ce n’est pas tous les jours qu’un pilote passe de l’Indianapolis Motor Speedway à l’Autódromo Hermanos Rodríguez en l’espace de quelques jours. Pour Pato O’Ward, cette double casquette entre la NTT INDYCAR SERIES et la Formule 1 n’est pourtant plus une surprise. Le Mexicain d’Arrow McLaren vient de boucler une semaine intense, symbole parfait de sa position unique entre deux mondes.
Tout a commencé mardi dernier à Indianapolis, où O’Ward a repris le volant de sa Chevrolet n°5 sur l’ovale de 2,5 miles. Une séance d’essais entre ténors, puisqu’il partageait la piste avec Alex Palou, triple champion en titre, Alexander Rossi, vainqueur des 500 Miles d’Indianapolis 2016, et Takuma Sato, double vainqueur de l’épreuve. Rien de mieux pour reprendre le rythme avant un changement de décor total quelques jours plus tard.
Car dès jeudi, le pilote originaire de Monterrey s’envolait pour le Mexique. Direction l’Autódromo Hermanos Rodríguez, théâtre du Grand Prix de Mexico de Formule 1. Devant un public entièrement acquis à sa cause, O’Ward a participé à la première séance d’essais libres au volant de la McLaren F1. Il a signé le 13ème temps, deuxième meilleur des neuf pilotes de réserve en piste. Mais au-delà du chrono, c’est l’accueil du public qui a marqué les esprits : le pilote de 25 ans est désormais une véritable star dans son pays, adulé comme peu d’autres dans le paddock.
Cette double présence entre INDYCAR et F1 ne doit rien au hasard. En 2021, Zak Brown, PDG de McLaren Racing, lui avait promis un test en Formule 1 s’il remportait une course en INDYCAR. Pari tenu quelques mois plus tard au Texas Motor Speedway, où O’Ward s’imposait pour la première fois. Le test, organisé à Abu Dhabi, avait convaincu l’état-major de McLaren, qui lui a depuis offert le rôle de pilote de réserve en F1 tout en maintenant son engagement à plein temps en NTT INDYCAR SERIES.
Depuis, O’Ward jongle entre simulateur à Woking et circuits américains, un exercice qu’il aborde avec une décontraction déconcertante. « C’est comme une seconde nature, » confie-t-il. « Au final, une voiture reste une voiture. Il faut juste s’adapter aux commandes, mais l’essence du pilotage reste la même. »
La McLaren de F1 ne joue peut-être pas le titre pilotes cette année, mais ses performances solides — avec Lando Norris et Oscar Piastri aux avant-postes — renforcent le rôle d’O’Ward dans le développement de l’équipe. En parallèle, il poursuit son objectif majeur : décrocher enfin la victoire à l’Indianapolis 500 présentée par Gainbridge et, pourquoi pas, le titre de champion INDYCAR.
Sa saison 2025 a d’ailleurs confirmé son statut parmi les meilleurs. Avec deux victoires, dix top 5 et une régularité impressionnante, O’Ward a terminé deuxième du championnat, derrière Alex Palou. Il s’agit du meilleur résultat pour une pilote McLaren en INDYCAR depuis Johnny Rutherford en 1976.
Pour O’Ward, cette progression constante est source de motivation. « C’était ma meilleure saison. Nous avons fait des progrès réels, et j’ai beaucoup appris. Ce n’est jamais parfait, mais je suis fier de notre constance et de nos dimanches solides. C’est là que tout se joue. »
Entre INDYCAR et Formule 1, Pato O’Ward semble incarner l’avenir des pilotes modernes : rapides, polyvalents et à l’aise sur tous les terrains. Et s’il continue sur cette trajectoire, il pourrait bien écrire une page inédite de l’histoire de McLaren, entre les deux disciplines qu’il maîtrise désormais mieux que quiconque.
