Denny Hamlin assume : « Je ne m’excuserai pas »

Denny Hamlin savait parfaitement ce que beaucoup attendaient de lui après le Kansas Speedway : des excuses. Mais comme il l’a rappelé dans le dernier épisode de son podcast Actions Detrimental, il n’en fera aucune.

« S’ils veulent des excuses, ils peuvent arrêter d’écouter maintenant », lâche-t-il d’entrée. « Je cours pour la victoire. Et je ne m’excuserai jamais pour ça. »

Pilote ou copropriétaire ?

La polémique est née du duel final entre Hamlin et Bubba Wallace, pilote de la Toyota n°23 de 23XI Racing, écurie dont Hamlin est copropriétaire. Problème : au volant de la n°11 de Joe Gibbs Racing, Hamlin s’est montré sans état d’âme.

« Le dimanche, je suis le pilote de la n°11, pas le copropriétaire de la 23XI », explique Hamlin. « Les gens voudraient que je porte deux casquettes en même temps, mais c’est impossible. »

Au drapeau blanc, Wallace mène devant Hamlin. La n°11 plonge sous la n°23 dans les virages 3 et 4, mais Hamlin avoue avoir resserré trop tôt. Résultat : Wallace termine dans le mur, Hamlin perd l’élan, et Chase Elliott en profite pour filer vers la victoire.

Un enjeu énorme pour les deux

Une victoire pour Hamlin aurait été la 60e de sa carrière. Pour Wallace, elle aurait signifié une qualification directe pour le Round of 12, au lieu de se retrouver dos au mur avant le Charlotte Roval.

« J’aurais piloté de la même manière face à n’importe quel concurrent », insiste Hamlin. « Même un coéquipier. Mon rôle de copropriétaire s’arrête le samedi soir. Le dimanche, Joe Gibbs me paie pour aller chercher un championnat avec la n°11. »

Dominateur mais frustré

Difficile de nier que la Toyota n°11 méritait la victoire. Hamlin a mené 159 tours – un record pour la course – et remporté les deux stages. Mais un problème de direction assistée en fin d’épreuve, puis la perte de positions dans la pit lane à 15 tours de l’arrivée, ont changé la donne.

Au final, la dernière relance a été fatale : Wallace et Bell ont perdu leur élan en sortie du virage 4, ce qui a ouvert la porte à une arrivée à trois de front dans le tri-ovale. L’agressivité de Hamlin s’est retournée contre lui et a condamné Wallace.

« Avec du recul, j’aurais dû lever le pied plus tôt », reconnaît Hamlin. « Mais dans le feu de l’action, je suis allé au bout. La n°11 méritait cette victoire. Je déteste pour mon équipe, et je déteste aussi pour l’équipe de Bubba. »

Tension sur la piste, respect en dehors

Après la course, Wallace n’a pas caché sa frustration et a adressé un doigt d’honneur à Hamlin. Un geste qui n’a pas dérangé l’intéressé.

« S’il l’avait fait au patron de la 23XI, ça aurait posé un vrai problème employeur-employé », sourit Hamlin. « Mais au pilote de la n°11, ça ne me dérange pas. »

Au final, Hamlin assume son rôle : celui d’un compétiteur avant tout, quitte à froisser son propre pilote. Une position qui, une fois de plus, divise le paddock et les fans.