Les réponses de Stephan Grégoire à VOS questions.

Comme prévu, Stéphan Grégoire a répondu aux questions que vous lui avez posé sur le forum. Merci de votre participation.

Quel est votre meilleur (et pire) souvenir de carrière ?

Stéphan Grégoire : Incontestablement mon meilleur souvenir de carrière est ma première qualification  aux 500 miles d’Indianapolis en 1993. En quelques semaines je suis passé de la Formule 3 Française au « Rookie Orientation Program » d’Indianapolis où j’ai débuté cette année là avec 2 champions du monde de F1 : Nigel Mansell et mon idole Nelson Piquet.  A l’opposé, ne pas pouvoir se qualifier en 1999 alors que je courais sur une voiture très compétitive a été une grande déception.

Vous avez débuté sur le circuit de Pau-Arnos ? Que pensez-vous de ce circuit ?

SG: C’est sur ce circuit que j’ai fait mes premiers tours de roue en 1987. J’ai terminé second à l’époque du volant Motul-Arnos et garde un excellent circuit de ce circuit. Avec ces portions sinueuses, ses montées et ses descentes, Pau-Arnos ressemble au circuit anglais de Brands Hatch.

Pourquoi le choix de l’Indycar ?

SG : Mon écurie de F 3, FPE,  avait participé aux 500 miles en 1992 et cherchait un pilote au « gros cœur » pour l’édition de 1993. Par la suite, au moment de la scission CART/IRL de 1996, j’ai pu logiquement poursuivre ma carrière aux USA et participer pendant six saisons de suite au championnat de l’Indy Racing League.

Quelle fut  votre entente avec Eliseo Salazar en 2003 en ALMS ?

SG : Je connaissais Eliseo avec qui j’avais participé à  plusieurs saisons IRL. Eliseo parlait un peu le Français et notre tandem de « latins » s’est bien passé. Eliseo était très entouré par les TV  d’Amérique du Sud, ce qui était bien pour notre exposition médiatique.

Êtes-vous bien rétabli de votre accident à Indy en 2007 ?  Le châssis Panoz est il moins sur que le châssis Dallara ?

SG : L’accident n’était pas grave en lui-même. C’est par prudence que les médecins ne m’ont pas donné le feu vert pour courir. Deux jours après mon accident je refaisais du VTT et j’ai repris mon rôle de pilote de l’Indy Racing Experience moins d’une semaine après la course des 500 miles. En ce qui concerne le châssis, la question peut se poser au vu des suites de mon accident et de celui de mon remplaçant Roberto Moreno mais rien n’a été démontré à ce jour. La performance des deux châssis (et leurs prix) ne se comparent pas mais il est difficile de mettre en cause la sécurité des Panoz.

Quelle est votre analyse de la saison 2007 en IRL ?

SG : La saison que nous avons vécue a été formidable et l’arrivée de la dernière course de la saison à Chicago est vraiment le symbole de l’extrême compétitivité de la série Indycar. J’ai beaucoup de respect pour le champion 2007 Dario Franchitti. C’est un pilote talentueux qui a eu un maximum de réussite cette saison que ce soit aux 500 miles, ou lors de ses deux spectaculaires accidents en fin de saison. Il aurait même pu percuter Scott Dixon dans les derniers mètres de course de la saison lorsque ce dernier est tombé en panne d’essence. De son coté Dixon a peut être moins de charisme mais il reste un redoutable compétiteur qui est très fort psychologiquement.

Souhaitez-vous courir aux USA ou en Europe ?  Êtes-vous Stéphan l’Américain ou toujours le « gars de Vittel »?

SG : Je reste fortement attaché à la France et à mes racines vosgiennes.  Toutefois, d’un point de vue sportif, cela fait maintenant près de quinze ans que je cours aux USA. Les opportunités financières y sont meilleures et mes deux enfants sont nés à Indianapolis.

Envisagez-vous une reconversion dans une des séries NASCAR ?

SG : Courir dans une des séries NASCAR est évidemment très attractif. Les courses y sont très disputées. Toutefois, il est très difficile d’accéder à la NASCAR d’un point de vue financier et sportif. Les expériences récentes de Christian Fittipaldi ou de Paul Tracy ne sont pas très concluantes.

Êtes-vous toujours un fan de VTT et de Marathon?

SG : Je m’entraine quotidiennement deux heures par jour en alternant course à pied et VTT J’ai couru le marathon de Chicago il y a quelques années. Le sport est devenu pratiquement une drogue pour moi.

Quel est votre regard sur les pilotes Français en ChampCar ?

SG : J’ai beaucoup d’admiration pour le parcours de Sébastien Bourdais aux USA. Je connais bien son père Patrick lorsque celui-ci pilotait des formules de promotion Peugeot. Il mérite amplement de piloter en F1 en 2008. J’ai croisé également récemment Simon Pagenaud qui vit à Indianapolis et qui m’a rendu visite lors des essais des 500 miles en 2007.

Allez-vous participer à l’Indy500 en 2008 ? Quels sont vos objectifs pour la saison 2008 ?

SG : Participer pour la huitième fois de ma carrière aux 500 miles reste un objectif principal de la prochaine saison. Plus globalement, mon objectif 2008 est d’être un des rares pilotes à pouvoir enchainer Daytona, Indianapolis, et le Mans. Les 24 heures du Mans reste une course d’endurance que j’adore et à laquelle je souhaite participer en 2008. Je vous informerai de ce projet lors du lancement prochain de mon site Internet

Stéphan Grégoire remercie tout d’abord l’ensemble des membres du forum US racing pour avoir participé à ce dialogue et pour les encouragements venus de France et de Belgique. « Un grand merci à Arnaud de US racing pour cette opportunité, à Olivier Michel de HighCo qui m’aide en Europe, et un salut à Serge, l’auteur d’un blog sur mes courses à Indy »