Alex Lloyd a prouvé que le travail, les efforts et l’abnégation sont autant d’éléments qui peuvent s’avérer décisifs dans une carrière de pilote automobile.
A larrivée des Cafes do Brasil Indy 300, Alex Lloyd a immédiatement remercié son patron Dale Coyne pour lui avoir donné cette chance : rouler à plein temps dans le championnat numéro #1 de monoplaces nord-américaines.
En effet depuis son titre de champion Indy Lights obtenu en 2007, jamais le Britannique navait eu lopportunité de démontrer son talent au plus haut niveau. Pris sous l’aile de Chip Ganassi en 2008, Lloyd n’a roulé que lors des 500 Miles d’Indianapolis faute de budget. En effet même l’ogre Ganassi n’a pu réunir les fonds pour engager une troisième voiture.
En 2009 Lloyd semblait avoir trouvé la solution idéale. Engagé par Newman/Haas Racing lors de la dernière course de la saison à la place d’Oriol Servia (lui même remplaçant de Robert Doornbos), ici-même à Homestead, le jeune espoir pensait enfin décrocher le Saint-Graal. Hélas, durant l’hiver, un sponsor a finalement décidé de jeter l’éponge. Retour à la case départ donc pour Lloyd.
Fort heureusement, à quelques semaines du coup d’envoi de cette édition 2010 du championnat IndyCar, ce sont les Boys Scouts of America qui ont permis à Lloyd de trouver un volant aux côtés de Milka Duno dans l’écurie Dale Coyne Racing. Sur la pente ascendante en 2009 grâce aux excellente prestations de Justin Wilson et Bill Pappas (son ingénieur de course), l’écurie était enfin entrée dans le cercle des vainqueurs lors de la course de Watkins Glen. Mais une nouvelle fois, Lloyd arrivait au « mauvais » moment. Le départ de Wilson a entraîné la « fuite des cerveaux » et c’est dans une équipe en pleine réorganisation que Lloyd prenait part à sa première saison complète.
Voici comment Lloyd décrit son arrivée dans l’écurie :
« Ce furent des années difficiles. Certainement en revenant au début de l’année, vous avez besoin de vous dérouiller. Alors avec ce handicap, vous avez vos hauts et vos bas.«
« Mais c’était génial d’avoir eu cette opportunité de la part de Dale et Gale Coyne et des Boys Scouts of America. Ca représentait beaucoup pour moi et c’était presque une bouée de sauvetage car après deux ans passés hors du sport, c’est difficile de revenir.«
Néanmoins malgré toute l’excitation et la satisfaction d’arriver enfin à son but, son début de saison fut compliqué. Complètement hors du coup lors des premières courses routières, Lloyd a lancé sa saison lors des 500 Miles d’Indianapolis à l’issue desquels, il décrocha une surprenante quatrième place. Dès lors, il put enchaîner sur une série de bons résultats qui l’ont replacé dans la course au titre de « Meilleur débutant de l’année ». Parmi ces moments clés, citons sa sixième place en qualification au Texas et sa huitième place à l’arrivée ainsi que sa dixième position sur l’Infineon Raceway.
Mais la lutte pour le titre ne s’annonçait pas aisée. Confronté au champion des World Series by Renault (Bertrand Baguette), à la troisième des Formule Atlantic (Simona de Silvestro) et à un ancien pilote de Formule Un (Takuma Sato), Lloyd savait que la concurrence serait rude. Mais alors que tous les observateurs et patrons d’écuries pensaient que le titre allait naturellement tomber dans l’escarcelle de Sato, c’est finalement un duel entre Lloyd et de Silvestro (deux pilotes dans des modestes mais valeureuses écuries) qui a tenu en haleine le petit monde de l’IndyCar.
A l’amorce de la dernière course, Lloyd comptait 18 points d’avance sur la rapide Suissesse, de quoi aborder sereinement cette dernière étape. Et c’est sans coup férir (de Silvestro a terminé 23ème à 3 tours) que Lloyd a décroché le titre de « Rookie of the Year » non sans un certain panache puisque le pilote Dale Coyne a coupé la ligne à la 12ème position.
A la sortie de sa voiture, voici ses réactions :
« Nous sommes arrivés cette année avec deux objectifs. Notre premier but était de faire une bonne course à l’Indy 500 et le second était de décrocher le titre de ‘Rookie of the Year’.«
« Je suis tellement fier de ce que nous avons réussi à accomplir aujourd’hui. Il y a eu quelques moments difficiles, mais d’un point de vue global, c’était une super saison. On a dû réussir à mélanger tous les éléments ensemble, et je pense que nous avons réussi.«
Du côté de son patron, la joie était également de mise :
« Ca a été une année géniale. Lorsque nous avons commencé la saison, nous pensions qu’une star de la Formule Un comme Takuma Sato serait notre principal adversaire.«
« Alex et moi avons appris à nous connaître après le début de l’année et après ces premières courses routières, je ne pense pas que nous aillons regardé derrière nous. C’est un super gamin et il a fait un travail merveilleux en représentant les Boys Scouts of America. Ce fut une super alliance tout autour de nous.«
Et pour Lloyd, l’enthousiasme du succès l’emmène déjà vers l’horizon 2011 puisqu’il ne vise pas moins qu’un top-10 au championnat s’il reste dans l’écurie de Dale Coyne. Après toutes les difficultés qu’il a traversé, c’est tout le mal qu’on lui souhaite.