Assister à l’arrivée de ces monstres, c’est une expérience qu’on ne peut que tenter de raconter – par des comparaisons. Vous avez déjà entendu tous les bateaux d’un port jouer de la corne à la fin d’un feu d’artifice ? Vous avez assisté au départ du Normandy (ex France) en 1996 au Havre ? Le poil qui se dresse, des frissons… Il en va de même pour la parade de ces camions : c’est organique, au-delà des mots. On se laisse submerger par les bruits, la vue, les odeurs.
Sauf que, ici, c’est à une mise en bouche que nous avons droit, avant les courses que tout le monde attend. Que ce soit pour l’arrivée des haulers de Truck, de XFinity ou de Cup, le public est déjà là, dès jeudi après-midi. Tous ces énormes camions sont bien rangés, attendant le signal de départ d’un maître de cérémonie. Certains chauffeurs n’hésitent pas à poser contre leurs engins monstrueux avec les fans qui le demandent. Bientôt, ils défileront sur le Circuit of the Americas Boulevard avant de s’engouffrer dans le Tunnel 1. On a d’ailleurs du mal à imaginer que ces haulers démesurés vont réussir à se glisser dans ce passage de taille normale. Ça bouchonne un peu, mais tous entrent un à un. Pour se distraire, il suffit de regarder de l’autre côté, où passent des Mustang, des Charger et autres Cadillac.
C’est un festival. Toutes les équipes défilent ainsi, dans le bruit et la fureur. On pourrait croire que les chauffeurs sont blasés, mais pas du tout : tous klaxonnent, font des signes aux spectateurs ; manifestement, ils sont aussi contents que nous d’être là. Ils vont se placer en rangs serrés dans les paddocks. Une fois là, on y verra une ou deux voitures rangées en haut, descendues avec précaution, et, en bas, le long couloir menant à quelques espaces de détente, au fond. Tout le long se trouvent de petits rangements où est stocké tout un attirail.
Vendredi matin. Il fait nuit, il fait froid (7°), mais tout le monde est là, les haulers attendant les ordres et les fans tout sourire. Tout le monde parle avec tous le monde, Canadiens, Français, et Américains de différents états. Si l’on tremble, c’est autant de froid que d’excitation ! Les premiers camions démarrent quand il fait encore nuit noire ; toutes ces lumières, tous ces bruits de moteurs, c’est surréaliste ! Alors que le jour se lève, les camions entrent peu à peu dans l’infield. Bientôt – trop vite –, tous y disparaissent et c’est maintenant que commencent les choses sérieuses. Il va faire beau, il va faire chaud (dimanche, on enregistrera 16° Celsius à 8h du matin), les voitures seront peu à peu déposées au sol et chacun (re)prendra ses marques. C’est ce dimanche à 14h30 (21h30 en France) que s’élanceront les pilotes de Cup, Ryan Blaney en tête, après un concert de country, la bénédiction d’un pasteur, le Star-Spangled Banner et la présentation des pilotes. On est prêt !