Briscoe s'impose d'un souffle

Avec l’annulation des qualifications, la course a démarré dans l’ordre du championnat. Les deux pilotes Chip Ganassi ont abordé le premier virage en tête mais déjà les premiers dépassements s’effectuaient.

Durant la première moitié de la course, Scott Dixon et Ryan Briscoe se sont échangés la tête à cinq reprises. Mais un troisième homme s’est invité dans la lutte pour la tête. Ed Carpenter, qui partait 14ème, a travaillé durant la première moitié de la course pour mettre au point sa voiture. L’écurie Vision Racing et son pilote ont fait un travail fantastique pour prendre la tête au 137ème tour. Mais Briscoe ne l’entendait pas de cette oreille. Durant 39 tours, les deux hommes ont tour a tour pris la tête à quatre reprises avant de plonger dans la voie des stands à 26 tours du but pour un ravitaillement en carburant et un changement de pneumatiques.

A la sortie des stands, Ed Carpenter a pris la tête au 180ème tour. Mais l’Australien du Team Penske a bataillé pour revenir en deuxième position et de nouveau menacer Carpenter. Mais cette fois, le duo n’était plus seul à la bagarre. Helio Castroneves et un Tony Kanaan retrouvé pointaient juste derrière les deux leaders, prêts à profiter de la moindre erreur pour chiper la victoire. Au 192ème tour, la Penske prenait la tête.

Dès lors, la lutte s’intensifiait de tours en tours avec des monoplaces côte-à-côte à la limite du contact. Carpenter plus déterminé que jamais à enfin décrocher sa première victoire en carrière, et Briscoe nous offraient de superbes manoeuvres, non sans nous rappeler la course du Michigan en 2000 où Montoya s’était imposé devant Michael Andretti.

Et tout se joua à la sortie du turn 4. Briscoe a l’extérieur depuis plusieurs boucles, contraint d’élargir de plus en plus sa trajectoire pour contenir les assauts de Carpenter est magnifiquement sorti du dernier virage pour s’imposer sur la ligne avec seulement 0,0162sec, soit la 11ème plus petite marge à l’arrivée d’une course !

Derrière les deux grands héros de cette course, Kanaan a pris le dessus sur le triple vainqueur des 500 Miles d’Indianapolis pour compléter le podium. Le pilote Andretti-Green racing efface ainsi une série noire qui durait depuis Indianapolis. En cinquième position, Graham Rahal décroche lui aussi un top-5 synonyme de bouffée d’oxygène pour son écurie qui commençait à sérieusement douter depuis plusieurs rendez-vous.

Quant aux Ganassi boys, les deux pilotes se suivent aux sixième et septième positions. Dario Franchitti aurait même pu abandonner après être parti en sous-virage, dans la partie sale de l’ovale. Heureusement pour l’Ecossais, il a pu suffisamment ralentir sa monoplace et a récupéré sa ligne. A noter que Briscoe a connu la même mésaventure en fin d’épreuve. Le top-10 est complété par Danica Patrick, Will Power et Marco Andretti permettant ainsi à AGR de placer trois voitures dans les dix. Du côté des bonnes surprises, notons la bonne 12ème place de Sarah Fisher alors qu’elle partait 22ème. Elle devance Hideki Mutoh, dernier pilote dans le tour.

Plus bas dans le classement, Mike Conway et Mario Moraes se sont une nouvelle fois fait remarquer, cette fois-ci dans les stands. Alors que Moraes entrait dans son pitbox, Conway juste derrière s’est fait surprendre et n’a pas anticipé (son spotter ne l’a peut-être pas averti) le fait que son emplacement se situait juste derrière le pilote KVRT. Le Britannique est alors venu percuter l’arrière de Moraes envoyant la monoplace en tête-à-queue qui a manqué de percuter le changeur de pneu arrière gauche. Cet incident prive encore l’écurie Dreyer & Reinbold de points précieux d’autantp lus que Tomas Scheckter fut contraint d’abandonner au 59ème tour suite à un problème mécanique.

Au delà des résultats en eux-mêmes, l’essentiel des regards se portait sur l’action en piste depuis l’introduction des nouvelles règles en matière d’aérodynamique et sur le fameux « Boost Button ». Brian Barnhardt ne cachait pas sa satisfaction à l’arrivée de la course en lançant un « L’indyCar est de retour !« . S’il est un peu présomptueux d’être aussi catégorique, personne ne peut contredire le fait que les pilotes ont de nouveau pu se battre à deux voire trois de front plusieurs tours durant. Mais comme le dit Kanaan « Il reste du travail à faire pour retrouver les bagarres d’antant.«